Otages à Gaza : Netanyahou affirme qu'il "n'acceptera pas" les exigences du Hamas
Proche-Orient : les dernières infos. Le Premier ministre israélien a déclaré que les termes d'un éventuel accord "doivent être similaires" à ceux de la trêve en novembre.
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La guerre entre Israël et le Hamas entrera mercredi dans son cinquième mois. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken entame ce lundi 5 janvier une énième tournée au Moyen-Orient pour faire entrer plus d’aide dans la bande de Gaza. En parallèle, l’armée israélienne continue sa riposte dans l’enclave palestinienne . En mer Rouge, les tensions liées aux frappes des rebelles yéménites houthis, soutenus par l’Iran, ne baissent pas en intensité. Le Figaro fait le point sur la situation.
Netanyahou dit qu'il «n'acceptera pas» les exigences du Hamas concernant les otages
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a affirmé lundi qu'il «n'acceptera pas les exigences» du mouvement islamiste palestinien Hamas concernant les otages toujours retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
«Le Hamas a des exigences que nous n'accepterons pas», a dit M. Netanyahu, lors d'une réunion des élus de son parti, ajoutant que les termes d'un éventuel accord «doivent être similaires à ceux de l'accord précédent», lors d'une trêve en novembre.
«Les violences des colons doivent cesser», dit le chef de la diplomatie française en Israël
Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a estimé lundi que «les violences des colons» israéliens en Cisjordanie occupée devaient «cesser», à l'issue d'un entretien à Jérusalem avec le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. «Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza, ni en dehors de la Cisjordanie», a ajouté Stéphane Séjourné, en tournée au Proche-Orient pour tenter de pousser à une trêve des combats entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Le ministre a par ailleurs condamné les propos «violents qui sèment la haine (contre les) Palestiniens voire appellent à la commission de crimes de guerre. Ces propos sont de plus en plus nombreux en Israël et sont relayés par des responsables politiques (...). Nous trouvons ça grave». «L'avenir de la bande de Gaza est indissociable de l'avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l'Autorité palestinienne. Celle-ci doit se renouveler et se redéployer dès que possible dans la bande de Gaza», a-t-il en outre estimé. «Je le répète, Gaza est une terre palestinienne», a martelé le ministre des Affaires étrangères, qui effectue sa première tournée dans la région depuis sa nomination en janvier.
Le ministre a appelé de ses vœux «un règlement politique global, avec deux États vivant en paix côte à côte» qui supposerait que le processus de paix reprenne «sans attendre». «Sans solution politique, pas de paix juste et durable au Proche-Orient, c'est notre position et c'est notre analyse de la situation».
Blinken arrive en Arabie saoudite pour une nouvelle tournée au Proche-Orient
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Arabie saoudite dans le cadre d'une nouvelle tournée au Proche-Orient visant à encourager une trêve dans les combats meurtriers entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.
L'avion du chef de la diplomatie américaine a atterri à Ryad, a constaté un journaliste de l'AFP qui l'accompagnait. Il s'agit de la première étape du cinquième voyage de Antony Blinken dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre. Il doit ensuite se rendre au Qatar, en Égypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.
L'Unrwa accuse Israël d'une frappe navale sur un convoi d'aide alimentaire
L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a accusé lundi l'armée israélienne d'une frappe navale sur un convoi d'aide alimentaire qui s'apprêtait à entrer dans le nord de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
«Heureusement, personne n'a été blessé», a ajouté sur X (ex-Twitter) Thomas White, responsable de l'agence au sein du territoire palestinien. L'armée israélienne contrôle entièrement l'espace maritime qui borde la bande de Gaza, en Méditerranée.
Une cérémonie pour les «Femmes Forbes» annulée après une polémique
Pour des raisons de «sécurité», Forbes France a annulé une cérémonie prévue fin mars en l'honneur de 40 femmes, parmi lesquelles la militante pro-palestienne Rima Hassan, critiquée par des personnalités juives pour des déclarations sur le conflit Israël-Hamas. «Les conditions ne sont plus réunies pour que la soirée se déroule bien», au Ritz à Paris, a indiqué lundi une porte-parole de la version française du magazine américain.
Rima Hassan, qui a grandi dans un camp en Syrie et a fondé l'Observatoire des camps de réfugiés en 2019, a été sélectionné en 2023 parmi «40 femmes remarquables qui ont marqué l'année». À l'approche de la cérémonie annuelle, plusieurs personnalités avaient épinglé ce choix, dont l'animateur Arthur qui l'avait accusée de «faire l'apologie du terrorisme du Hamas». Rima Hassan a fait part de son intention de déposer plainte pour diffamation.
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Yonathan Arfi avait pour sa part soutenu qu'elle «suit l'agenda des intégristes du Hamas et justifie les exactions du 7 octobre». La juriste de 31 ans, naturalisée française, avait en novembre dernier donné une interview controversée au média Le Crayon, où elle estimait «vrai» que le Hamas mène une action légitime.
«Le temps presse» pour une solution diplomatique dans le sud du Liban, estime Israël
«Le temps presse pour trouver une solution diplomatique» dans le sud du Liban, théâtre de tirs quotidiens depuis des mois entre Israël et le mouvement pro-iranien Hezbollah, a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères à son homologue français.
«Israël agira militairement pour ramener les citoyens évacués de leurs maisons» dans le nord du pays si aucune autre issue n'est possible, a ajouté, selon un communiqué du ministère, Israël Katz lors d'un entretien avec Stéphane Séjourné, en visite en Israël dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient.
Un accord prématuré sur une trêve
À Beyrouth, un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, avait jugé samedi prématuré de parler d'un accord sur une trêve. Le projet élaboré par les médiateurs qataris, américains et égyptiens à Paris fin janvier est «un accord-cadre qui a besoin d'être étudié» par le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, a-t-il dit.
Selon une source du mouvement palestinien, la proposition prévoit notamment une trêve de six semaines avec la libération de 35 à 40 otages en échange de 200 à 300 détenus palestiniens. Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige un cessez-le-feu total. Ce que refuse le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou malgré la pression des familles des otages qui manifestent quasi quotidiennement pour demander la libération de leurs proches.
Avant l'arrivée d'Antony Blinken, le premier ministre a salué l'appui de ses «amis américains» dans la guerre, soulignant leur «soutien en termes d'armements, soutien pour les institutions internationales, envoi de troupes dans la région...».
Khan Younès bombardé
Alors que la guerre entrera mercredi 7 janvier dans son cinquième mois, l'armée israélienne a de nouveau bombardé dimanche Khan Younès, dans le sud du territoire où se cachent selon elle des responsables du mouvement islamiste palestinien.
Elle a affirmé y avoir investi un complexe utilisé par le Hamas pour préparer l'attaque sanglante du 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens. Il a, selon l'armée, servi de centre d'entraînement pour le Hamas, avec des maquettes d'entrées de kibboutz, de bases militaires et de véhicules blindés israéliens.
Toujours selon l'armée, Mohammad Sinouar avait un bureau dans ce bâtiment. Ce haut commandant de la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, est le frère de Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste dans la bande de Gaza et considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre.
Rafah, prochain objectif de l’armée israélienne
Selon un journaliste de l'AFP, des frappes aériennes ont également visé Rafah, plus au sud, touchant un jardin d'enfants d'après le Hamas. Dans cette ville qui comptait 270.000 habitants avant la guerre s'entassent désormais selon l'ONU plus d'1,3 millions de personnes ayant fui les combats qui ont dévasté le territoire assiégé.
Les craintes s'amplifient face à une possible offensive militaire contre cette ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l'Égypte et où la situation humanitaire est désastreuse d'après les ONG.
Benyamin Nétanyahou a assuré que l'armée avait détruit la majorité des «bataillons» du Hamas. «La plupart de ceux qui restent sont dans le sud de la bande de Gaza et à Rafah, et on va s'en occuper», a-t-il ajouté. «La pression sur le Hamas fonctionne», a affirmé pour sa part le ministre de la Défense Yoav Gallant, après avoir assuré cette semaine que Rafah était le prochain objectif militaire.
Nouveau bilan: le ministère de la Santé du Hamas annonce 27.478 morts
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi un bilan de 27.478 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Il a fait état d'un total de 66.835 personnes blessées depuis le début de la guerre le 7 octobre.
Les tensions continuent en mer Rouge
Le nord d'Israël est aussi visé quotidiennement depuis la frontière avec le Liban, fief du Hezbollah libanais. L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir détruit des sites d'où selon elle le mouvement chiite, un des alliés régionaux du Hamas, avait lancé des missiles, et des postes d'observation du Hezbollah dans le sud du Liban.
Les tensions continuent également en mer Rouge, où le trafic maritime est menacé par les rebelles yéménites Houthis, proches de l'Iran, qui se disent solidaires des Palestiniens de Gaza. Dimanche, l'armée américaine a annoncé avoir détruit, lors de raids aériens au Yémen, cinq missiles de croisière des Houthis, dont quatre étaient destinés à attaquer des navires et le cinquième des cibles terrestres.