En Israël, le sort des otages au cœur du débat sur un accord avec le Hamas
Le Hamas a élaboré un projet de cessez-le-feu d'une durée de quatre mois et demi divisé en trois étapes, susceptible de conduire à la fin du conflit qui l'oppose à Israël depuis octobre dernier, selon une version du document que l’agence Reuters a consultée mercredi 7 février.
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Israël, Hamas, quatre mois de guerre dont nul ne sort indemne. Plus de 27 000 morts à Gaza, sous les bombes israéliennes. L’État hébreu a enterré près de 1 200 victimes, en octobre dernier. Et depuis, il poursuit avec acharnement sa lutte pour accomplir son premier objectif de guerre : « éradiquer le Hamas ». Malgré une apparente cohésion, des tensions refont surface au sein de la société israélienne. Les priorités divergent. Les uns se battent pour le retour des otages. Les autres, l’extrême droite en particulier, se battent pour la « reconquête » : ils souhaitent « recoloniser Gaza ».
« J’ai planté ma tente ici le 7 novembre, à l’occasion des 30 jours ». Un mois après la mort de Tom, tué le 7 octobre par le Hamas, son père Yaakov s’est installé au pied de la Knesset. Le Parlement israélien.
« J’ai juré sur la tombe de Tom, que j’allais venir à Jérusalem, monter cette tente et y rester jusqu’à ce que ce gouvernement tombe. Jusqu’à ce que ce gouvernement assume ses responsabilités, et s’en aille ».
Que reprochent Yaakov, les autres parents dans son cas, et les bénévoles qui les soutiennent, à leur gouvernement ?
« Ce gouvernement est responsable du massacre du 7-Octobre. Mais il refuse de le reconnaître. J’exige de ce gouvernement qu’il dise clairement : “Oui, c'est à cause de nous que 1 200 personnes, des adultes et des enfants, ont été massacrés”. Ce gouvernement n’est pas apte à gouverner, mais il s’accroche au pouvoir à tout prix », dit-il. « Ce n’est pas en faisant la guerre qu’on fera revenir les otages. Je l’ai dit publiquement lors de l’éloge funèbre de mon fils : dès le départ, ce gouvernement a renoncé à faire revenir les otages. Tous les otages libérés, l’ont été uniquement grâce à la médiation du Qatar et de l’Égypte. Le gouvernement n’en a rien à faire des otages. »
À la Knesset, chacun ses priorités
À la Knesset ce jour-là, des parlementaires débattent de la prise en charge des victimes de crimes sexuels commis le 7 octobre. Mais dans l’hémicycle, chacun ses priorités. Ariel Kallner, député du Likoud, le parti du Premier ministre Benyamin Netanyahu, s’est affiché fin janvier aux côtés d’élus et de ministres de l’extrême droite, lors d’une conférence pour « la recolonisation de Gaza, et le départ des Palestiniens ».
Des discours enflammés, des danses, alors que la situation est dramatique. Plus de 130 Israéliens sont toujours otages. Les Gazaouis meurent par dizaines de milliers. Le député Ariel Kallner se justifie.
« Nous n’avons pas organisé une fête. C’était davantage un événement, qui avait pour but de nous galvaniser. C’est ce que font les soldats avant d’aller au combat », avance-t-il. « Nos soldats attendent de nous que nous soyons forts et déterminés. Après la guerre, on aura tout le temps pour le deuil ».
Des responsables politiques divisés
Au total, onze ministres et quinze députés étaient présents lors de cet événement organisé par un mouvement d’extrême droite qui prône l’expansion des colonies juives. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu l’a dit clairement : « Il n’y aura pas de recolonisation de Gaza, ni de déplacement de sa population palestinienne. »
« C’est l’opinion du Premier ministre. C’est le chef de l’État, je le respecte. Mais j’ai le droit d’exprimer mon opinion. Et je le fais », martèle Ariel Kallner.
Une division parmi les responsables politiques israéliens, reflet des fractures qui se dessinent au sein de la société à mesure que la guerre à Gaza se poursuit.