Shireen Abu Akleh : l'assassinat de la journaliste d'Al-Jazeera rappelle l’affaire Mohammed al-Durah
L'assassinat de la journaliste palestino-américaine d'Al-Jazeera par un sniper israélien rappelle l’affaire d’un petit garçon de 12 ans appelé Mohammed al-Durah qui a été tué en 2000 par les balles de l’armée israélienne alors que son père tentait de le protéger.
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![Shireen Abu Akleh : l'assassinat de la journaliste d'Al-Jazeera rappelle l’affaire Mohammed al-Durah](https://cdn.gtn24.com/files/france/posts/2022-05/thumbs/img_20220516_111813_471.webp)
La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne de télévision al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements armés en Cisjordanie occupée.
Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont annoncé le décès de la journaliste par un tir de l’armée israélienne lors de ces affrontements à Jénine, un photographe de l’AFP sur place a aussi fait état des tirs de l’armée israélienne et vu le corps de la reporter qui portait un gilet pare-balles sur lequel est inscrit le mot « presse ».
« Nous étions très visibles et portions des gilets où le mot Press était écrit en gros, nous portions des casques, mais elle a été atteinte à la partie qui n’était pas couverte, les soldats israéliens savaient ce qu’ils faisaient (…) J’ai pris Shireen dans mes bras, elle n’avait plus de boite crânienne, une partie de sa mâchoire a été défoncée, elle a été assassinée par une balle explosive, l’œuvre d’un professionnel », ont dit les collègues de Shireen Abou Akleh.
Un autre journaliste, Ali al-Samoudi, blessé lors de ces affrontements, a accusé l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur les journalistes. « Nous étions en chemin pour couvrir l’opération de l’armée lorsqu’ils ont ouvert le feu sur nous (…) Une balle m’a atteint. La seconde balle a touché Shireen », a-t-il déclaré à sa sortie de l’hôpital. Al-Jazeera affirme que Shireen Abu Akleh a été tuée « de sang-froid » par les forces israéliennes. elle condamne ce crime odieux, qui a pour objectif d’empêcher les médias de faire leur travail appelant la communauté internationale à « tenir pour responsables les forces d’occupation israéliennes pour avoir ciblé et tué Shireen », qui a reçu une balle « au visage ».
L'armée israélienne dément d'abord être à l'origine du tir mortel
Malgré les témoins de la scène, l'armée israélienne dément être à l'origine du tir mortel. le Premier ministre disraélien, Naftali Bennett, a déclaré sur Twitter qu'il lui semblait "probable que des Palestiniens armés sont responsables de la mort malheureuse de la journaliste".
"Nous étions quatre journalistes dans une zone dégagée, il n'y avait aucune confrontation ou tir émanant de combattants palestiniens", a raconté à Al-Jazeera la journaliste palestinienne Shatha Hanaysha, qui évoque plutôt des tirs de sniper en direction du groupe.
Plusieurs témoins insistent par ailleurs sur le fait que Shireen Abu Akleh se tenait devant un mur, sans personne derrière elle, lorsqu'elle a été abattue.
La répétition de l'affaire Mohammed al Durah
Le 30 septembre 2000, deux jours après la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées, Charles Enderlin, journaliste de renom, qui se trouvait au carrefour de Netzarim colonie sauvage israélienne à Gaza avec son caméraman Talal Abou Rame, rapporte par l´image le calvaire de l´enfant qui tentait de se protéger avec son père derrière un petit muret. Le film brutal montre comment le père lève désespérément les mains, on voit nettement l´effroi de l´enfant puis plus rien, l´enfant soubresaute puis ne bouge plus fauché par une rafale, le père sera grièvement blessé. Ces images produites par France 2 feront le tour du monde.
«Le gosse a pris une balle dans la jambe. Le père le tirait vers lui, le serrait contre son dos pour essayer de le protéger de son corps», se rappelle Talal. Mohammed, terrifié, supplie son père: «Pour l´amour de Dieu, protège-moi, papa!»
Le déni habituel des autorités israéliennes
Le gouvernement israélien a affirmé dans un rapport qu'un reportage de France 2 sur la mort d'un enfant palestinien dans les bras de son père en 2000 était "infondé". Il a nié que l’enfant avait été tué de sang-froid par des soldats israéliens et affirmant que les tireurs palestinies aussi pouvaient la tuer par erreur.
La brutalité et les crimes d'Israël contre les Palestiniens, soit un mineur, soit une journaliste, n'ont pas changé depuis l'assassinat de Mohammed al Durah par les soldats israéliens. De plus, le gouvernement juif essaie comme toujours de dissimuler ses crimes en déformant les réalités.