Dans le milieu des affaires en Chine, on se dit encore « abasourdis », « sonnés », par trois années de restrictions sanitaires et de mesures brutales qui ont rompu avec le pragmatisme du capitalisme rouge.
« On sent qu’il y a une dynamique et que l’année 2023 va être meilleure pour les affaires, mais on ne sait pas comment ça va se poursuivre », explique un patron de PME, qui n’a quasiment pas quitté la Chine ces dernières années.
Chat échaudé craignant l’eau froide, les entrepreneurs français ont retrouvé le sourire depuis l’abandon de la politique zéro-Covid cet hiver, mais ils se méfient. « Le moral est bien meilleur, explique Christophe Lauras. On observe le retour d’un optimisme mesuré de la part de toutes les entreprises françaises qui sont établies en Chine, poursuit le président de la Chambre de commerce française et d’industrie. La communauté d’affaires a été en partie traumatisée par les trois années qu’on vient de passer et le retour brutal de l’idéologie, donc les entreprises françaises sont en phase d’observation. »
« Il y a encore un certain attentisme »
Manque de visibilité et attentisme partagés du côté de B&A. Emmanuel Gros, co-fondateur et vice-président de la banque d’affaires Benoit et Associés, confie :
« On est dans une phase de soulagement et d’optimisme prudent car il y a encore un certain attentisme. Ce renouveau de l’investissement va être alimenté par le retour de dirigeants français. On voit que les patrons et les dirigeants de siège reviennent en Chine. De nombreuses décisions d’investissements avaient été gelées pendant trois ans, et du coup, avec cette réouverture, certaines décisions d’investissements, certains projets qui avaient été mis sur pause pourraient repartir. »
Le retour des échanges humains et des investissements est de nature à alimenter l’optimisme pour les 2 000 entreprises françaises présentes sur le marché chinois et qui, mercredi 5 avril, seront rejointes par une délégation de 50 à 60 chefs d’entreprises dont Airbus, EDF, Alstom et Veolia, présents dans la délégation emmenée par le président Emmanuel Macron.
RFI