Les États-Unis évitent le pire: la Chambre approuve l'accord sur le plafond de la dette
Le projet de loi, qui doit désormais être adopté par le Sénat, comprend «les plus importantes coupes budgétaires de l'histoire américaine». Son adoption par la Chambre des représentants représente un «pas en avant essentiel», a salué Joe Biden
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314 pour, 117 contre: le résultat du vote est sans appel. À une écrasante majorité, les représentants ont voté en faveur de l’accord qui va permettre à l’État fédéral d’emprunter pour payer ses dettes en échange d’une baisse des dépenses budgétaires, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.
Le président de la Chambre, Kevin McCarthy, qui devait faire face à une révolte des membres les plus à droite de son groupe, a quasiment obtenu les 150 votes qu’il prévoyait, soit une large majorité des siens. Il se félicite des plus importantes économies budgétaires de l’Histoire du pays. Au service des Américains dit-il.
« Nous avons décidé que vous deviez dépenser moins. Et nous avons atteint ce but. Est-ce que j’ai eu tout ce que je voulais ? Non. Mais avec seulement la Chambre des représentants face à un Sénat et à un président démocrate qui ne voulait pas nous rencontrer, je trouve que nous avons plutôt bien réussi pour les Américains. »
Un « compromis des deux partis »
Fruit de négociations marathon et arraché au forceps pendant le week-end prolongé de Memorial Day, le texte doit avant tout permettre d'éviter le pire : que les caisses du pays se retrouvent à sec le lundi 5 juin, risquant alors d'amener les États-Unis au défaut de paiement. Et c'est pour éviter ce scénario aux répercussions potentiellement catastrophiques pour l'économie que Joe Biden et Kevin McCarthy ont conclu un accord, qui, comme tout compromis, n'a pleinement satisfait personne.
« Aucun camp n'a obtenu tout ce qu'il voulait », a ainsi résumé Joe Biden après l'adoption du texte. Tout en expliquant qu'il a pu préserver certaines priorités de son début de mandat et en qualifiant le vote de « pas en avant essentiel afin de prévenir pour la toute première fois un défaut ». Selon le président démocrate, ce résultat a été obtenu grâce à un « compromis des deux partis ».
Ce que prévoit le projet de loi
Le projet de loi suspend le plafond de la dette jusqu'en 2025, soit après les élections présidentielles, fin 2024. En échange, certaines dépenses se verront limitées afin de les maintenir stables (hors dépenses militaires) en 2024 et en hausse de 1%, hors inflation, en 2025. Il prévoit par ailleurs une baisse de 10 milliards de dollars des fonds alloués aux services fiscaux pour se moderniser et renforcer les contrôles. Le bureau de Kevin McCarthy a par ailleurs déclaré que l'accord prévoit le recouvrement « de milliards de dollars de fonds Covid non dépensés » pendant la pandémie, sans autre précision.
Gros point de contentieux, le compromis inclut des modifications aux conditions imposées pour bénéficier de certaines aides sociales : il augmente de 49 à 54 ans l'âge jusqu'auquel les adultes sans enfants doivent travailler pour recevoir une assistance alimentaire, mais il élimine cette obligation de travailler pour les anciens combattants et les sans-abris.
Désormais, le texte doit être examiné par le Sénat. Il fait assez peu de doute qu’il y sera approuvé. Les chefs démocrates et républicains y sont favorables. Encore faut-il aller assez vite puisque lundi prochain, le Trésor américain sera à court d’argent si les choses traînent.