La compagnie ferroviaire espagnole Renfe a annoncé lundi 19 juin qu'elle lancerait ses trains à grande vitesse sur le marché français le 13 juillet, avec des liaisons Barcelone-Lyon, qui seront suivies de liaisons Madrid-Marseille le 28 juillet.
Ce lancement constitue « un jour historique » pour la Renfe, a assuré, en français devant la presse, le président de la compagnie publique espagnole, Raul Blanco, en précisant viser une desserte de Paris en 2024.
La Renfe va ainsi devenir la deuxième société étrangère à entrer sur le marché français depuis l'ouverture à la concurrence pour les lignes à grande vitesse, après la compagnie italienne Trenitalia en décembre 2021.
Les trains AVE de la Renfe, équivalents espagnols des TGV, effectueront de nombreux arrêts intermédiaires, tant en Espagne qu'en France, précise la compagnie, qui prévoit de mettre ses billets en vente le mercredi 21 juin.
Une initiative durable ?
Pour un voyage entre l'Espagne et Marseille ou Lyon, deux villes situées respectivement dans le sud-est et le centre-est de la France, le premier prix sera de 29 euros. Pour un trajet entre l'Espagne et Narbonne ou Montpellier, villes plus proches de la frontière espagnole, il en coûtera 19 euros.
Mais, c'est un modèle économique qui ne pourra pas tenir à long terme, estime Fabien Villedieu délégué syndical SUD-Rail, au micro d’Altin Lazaj du service économie de RFI : « Même s’il y a un effet d’annonce avec des prix assez compétitifs en termes de billets, on verra ce que ça donnera quand ce sera stabilisé. Est-ce que ce système-là est tenable sur la durée ? Nous, on ne pense pas. C’est pour ça que ce sont des implantations pour l’instant timides, parce que ces implantations leur feront perdre de l’argent, beaucoup d’argent. Trenitalia France va perdre beaucoup d’argent. Renfe France va perdre beaucoup d’argent. Donc ils ne peuvent pas avoir un modèle, plus ils feront de trains, plus ils perdront de l’argent. Le but, c’est de s’implanter. Il faut s’implanter, parce que vous ne rentrez pas comme ça en claquant des doigts, il faut connaître, il y a des particularités techniques parce que les systèmes techniques en Espagne ne sont pas les mêmes que ceux en France. Donc le but, c’est de s’implanter, de faire circuler du train, prendre des habitudes. »
Depuis décembre, seule la SNCF opère entre la France et l'Espagne : la compagnie française a en effet mis fin au partenariat qui la liait depuis 2013 à la Renfe pour exploiter seule les TGV Paris-Barcelone, en prévision du lancement du groupe espagnol sur le marché français.
RFI