L'inflation a marqué un net ralentissement au mois de mai en France, une embellie toutefois assombrie par une consommation des ménages qui a accentué son repli et laisse augurer de mois à venir plus difficiles pour l'économie du pays. Les prix ont continué à augmenter sur un an en mai, de 5,1%, mais moins fortement que les mois précédents (5,9% en avril et 6% en début d'année), selon l'Insee.
C'est la première fois depuis un an que l'inflation ralentit autant. Cette accalmie est portée par les secteurs de l'énergie, des produits manufacturés et des services, d'après l'Insee. L'inflation alimentaire recule, elle aussi, 14,9% en mai contre 14,1% en avril.
L'augmentation du prix des produits frais (+10,4% sur un an) s'est poursuivie quasiment au même rythme qu'en avril (+10,6%), mais le coût des autres produits alimentaires s'est en revanche renchéri moins rapidement (14,8% contre 15,8% en avril). La désinflation est encore plus nette en ce qui concerne l'énergie, dont les prix ont progressé de 2% sur un an en mai, après un bond de 6,8% en avril et une progression à deux chiffres ces derniers mois.
Le coût des produits manufacturés (+4,1% sur un an en mai) et des services (+3%) décélère également, mais moins rapidement. Le tabac, dont le coût a bondi de 9,8% sur un an en mai, est la seule exception au mouvement de désinflation et son prix accélère pour le troisième mois consécutif, note tout de même l'Insee.
Les ménages coupent dans les dépenses
Mais cette baisse de la spirale des prix dans les supermarchés est insuffisante pour le gouvernement. Bruno Le Maire continue de mettre la pression sur les industriels : « Les grands industriels ont pris dans mon bureau des engagements de revenir à la table des négociations commerciales avec les distributeurs pour traduire cette baise de l'inflation dans les prix dans les rayons. L'engagement pour le moment n'a pas été tenu. Soit les grands industriels tiennent leurs engagements, soit j'utiliserai l'instrument fiscal pour récupérer les marges qu'ils doivent rendre aux consommateurs. »
Les consommateurs continuent de couper dans leurs dépenses face à l'inflation. En avril, la consommation des ménages, le moteur de la croissance du pays, a ainsi baissé de 1%. Un constat qui vient noircir les perspectives économiques, alors que le pic de la hausse des prix est probablement passé, selon le gouverneur de la banque de France.
RFI