Une baisse de la natalité française de 7% au premier semestre par rapport à l'année précédente. Cela représente 24 000 naissances en moins. Ce sont les chiffres de l'Insee, l'Institut national de la statistique. La tendance n'est pas nouvelle, mais elle s'accélère depuis une décennie.
C'est ce que constate Hervé Le Bras, démographe et chercheur à l'Institut national d'études démographiques : « une baisse tendancielle » : « On était à 2,1 enfants par femme en 2012, et on est lentement descendus jusqu'à l'année dernière à 1,8. L'Angleterre, par exemple, la Suède, l'Irlande, subissent la même baisse. »
La fécondité diminue, surtout chez les plus jeunes : « Il y a un vieillissement de l'âge auquel les femmes ont leur premier enfant et les suivants. L'âge moyen à la maternité a augmenté d'un an depuis dix ans. » Pour atteindre 31 ans en moyenne en 2022.
Âge plus élevé, cela signifie fécondité plus faible. La crainte des jeunes générations face à l'avenir climatique peut-elle expliquer cette tendance ? Hervé Le Bras complète avec une autre explication :
« Les femmes, dit-il, ne marchent plus beaucoup avec le fameux slogan "Concilier vie familiale et vie professionnelle", et on voit bien qu'il n'y a pas eu de progrès dans le fait que les hommes s'occupent des tâches ménagères. Donc il y a aussi, de la part des femmes, un refus de la maternité qui est sans doute lié à leur situation domestique. »
Plus de place dans les crèches, plus d'égalité entre les femmes et les hommes : quelques pistes pour renforcer la natalité, selon les spécialistes.
RFI