L'augmentation concerne plusieurs domaines comme l’alimentation, les transports ou l'électricité. Et même si l'année dernière était déjà complexe économiquement pour les étudiants, la hausse de 2023 est inédite.
Dix-neuf ans que l’Union nationale des étudiants de France (Unef) produit ce rapport et c’est la première fois que le coût de la vie atteint de tels sommets, selon l'organisation syndicale.
Le budget des étudiants est affecté par les hausses de frais de transport (+5,91% pour les non-boursiers, +3,95% pour les boursiers), d'alimentation (+14,3%) et d'électricité (+10,1%). Une hausse de près de 600 euros par rapport à 2022 sur un budget annuel moyen de plus de 11 600 euros.
Manque d'action du gouvernement
Une augmentation qui ne peut pas être uniquement comblée par les bourses, et qui va forcément accentuer une précarité déjà existante, selon Samya Mokhtar, vice-présidente de l’Unef, interrogée par Titouan Allain de RFI : « Les autres moyens de financement sont les revenus des parents, sauf qu’on l’a dit : tout le monde est touché par cette crise. On a des parents qui n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de leurs enfants. Donc après, c’est le salariat étudiant, sachant que c'est le premier motif d’échec dans l'enseignement supérieur. On est juste en train de précariser davantage un public qui l’est. »
En mars dernier, le gouvernement avait annoncé débloquer 500 millions d’euros supplémentaires, de quoi permettre à 35 000 nouveaux étudiants d’accéder à la bourse et à 140 000 bénéficiaires de voir leur montant boursier augmenter. Mais pour l’Unef, cette mesure est trop tardive : « Même avec une aide comme ça, qui est exceptionnelle, parce que ça fait dix ans qu’on ne l’avait pas eue, on se rend compte qu’on a quand même une augmentation qui est très forte et que ça ne réussira pas à combler ce manque d’investissement dans la jeunesse qui existe depuis des années et des années. »
Pour l’Unef, la solution passerait par une allocation d’autonomie pour l’ensemble des étudiants.
De plus en plus d'étudiants aux distributions alimentaires
L'association d'aide alimentaire destinée aux étudiants Linkee a indiqué, le 4 juillet, avoir déjà distribué près de 1,5 million de repas aux étudiants depuis janvier, contre un million sur l'ensemble de l'année 2022.
L'association, qui distribue des colis aux étudiants sur justificatif de scolarité et sans conditions de ressources, a mené une étude auprès de 5 000 de ses bénéficiaires : 77% d'entre eux ont un reste à vivre de moins de 100 euros par mois, soit 3,27 euros par jour, après avoir réglé leurs charges fixes (loyer, électricité, etc.).
RFI