La reprise en berne en Chine, marquée par une crise de la demande intérieure. Illustration de cette consommation qui ne redémarre pas : la fermeture de certains magasins en ville, dont les enseignes de l’ex-français Carrefour, racheté en 2019.
« Carrefour, c’est terminé et c’est comme ça dans tout Pékin », affirme cette commerçante de ce centre commercial du quartier coréen de la capitale chinoise. Palissades fermant les entrées, tapis roulant arrêté et concert de perceuses... l’enseigne française, autrefois symbole des implantations étrangères en Chine et rachetée juste avant la pandémie par un distributeur chinois de produits électroniques, n’aura pas résisté à deux tsunamis consécutifs : explosion du e-commerce et Covid.
La plupart des employés ont été licenciés. Certains ont retrouvé du travail, comme ce vendeur sur un comptoir à jouets qui tire au pistolet à fléchettes sur le panneau du stand d’en face. « Carrefour a fermé en début d’année et il n’y a pas que Carrefour, de nombreux commerces ont quitté le centre commercial. »
Des commerces qui ont mis la clé sous la porte, d’autres qui vivotent... De nombreux centres commerciaux de Pékin peinent à attirer de nouveaux locataires. « Avant le Covid, ça marchait plutôt bien, confie un restaurateur en sous-sol près du cinéma. À l’époque, nous étions une chaîne. On avait cinq restaurants. Aujourd’hui, il ne reste que celui-là et on n’a pas beaucoup de clients. »
« Je suis prêt à poursuivre ma tâche », dit ce robot nettoyeur, souvent seul cet été dans les couloirs de ces tours de bureaux et boutiques du nord de Pékin. L’un des agents chargés des locations explique : « Oooh, vous savez, jusqu’à 2018, c’était différent : toutes les boutiques étaient louées, même chose pour les espaces restaurants et les bureaux. Nous pouvons accueillir jusqu’à 60 000 travailleurs ici en temps normal. Aujourd’hui, ces trois bâtiments sont occupés à 70%. »
Trente et même 40% de locaux vacants, nous dit un commerçant du quartier, cela malgré une baisse de plus de la moitié des tarifs de location. L’indice des prix à la consommation a chuté de 0,3% en juillet en Chine, ce qui, associé à la baisse de la demande intérieure, est un signe de déflation.
RFI