Plus de 6 millions de nouveaux migrants permanents ont été recensés dans les pays de l'Organisation de coopération et de développements économiques (OCDE), soit une hausse de 26 % sur un an. Une augmentation qui ne prend pas en compte les 4,7 millions de réfugiés ukrainiens qui ont dû fuir le conflit avec la Russie.
Ce bond de 26% de « nouveaux immigrés permanents » est à prendre avec précaution. Car il est en partie lié à un effet rebond explique Stefano Scarpetta, à la Direction de l'emploi de l'OCDE : « En 2020 et 2021, les flux migratoires ont considérablement chuté du fait des restrictions sanitaires. »
Cela dit, plus d'un pays membre de l'OCDE sur trois a enregistré des flux au plus haut depuis au moins 15 ans : c'est le cas de la France (301 000 personnes), de l'Espagne (471 000) et de la Belgique (122 000). Le Royaume-Uni a lui battu un record absolu avec (521 000), tout comme le Canada (437 000), selon les données compilées dans le document.
Ce pic est en grande partie lié à la situation aux États-Unis, qui ont enregistré 730 000 demandes, contre 190 000 en 2021. Ce seul pays a accueilli l'an dernier 1,05 million de nouveaux immigrés permanents.
L'une des raisons avancées par l'OCDE : le besoin de main d'œuvre.
« On a des pénuries de main d'œuvre et en particulier de travailleurs qualifiés en gros dans tous les pays de l'OCDE, réaffirme Stefano Scarpetta. Ces pénuries sont en partie temporaires, mais une partie revêt aussi des caractéristiques structurelles. Le déclin de la population en âge de travailler est déjà engagé dans certains pays de l'OCDE. Sans l'entrée de migrants, nos économies peuvent ne pas être capables de suivre le chemin de la croissance que nous souhaitons tous. »
À l'attrait des pays d'accueil, s'ajoutent les conditions de vie dans les pays d'origine. Plus de deux millions de demandes d'asile ont été déposées en 2022. Soit un record, avec les Vénézuéliens, Cubains et Afghans formant le trio de tête des demandeurs d'asile.
L'an dernier, selon les données de l'organisation, près de 80% des immigrés étaient « actifs », dont 70 % en emploi et moins de 8 % au chômage.
RFI