L’Arabie saoudite a mis en place un programme pour rendre des pays d’Afrique et d’Asie addicts aux énergies fossiles, selon une enquête publiée cette semaine par le Centre d’études pour le climat (CCR). À travers son Programme de durabilité de la demande pétrolière (OSP), le royaume pétrolier entend financer des projets de développement consommateurs d’hydrocarbures.
Lancé en 2020, l’OSP est soutenu par le Fonds d’investissement public saoudien, par Saudi Aramco, première compagnie pétrolière au monde, ou encore par Sabic, géant de la pétrochimie. L’objectif du programme est simple : financer des projets de développement comme des infrastructures : routes ou aéroports qui favoriseront la consommation de produits pétroliers.
Une quarantaine de projets ont ainsi été identifiés en Afrique. Les autorités saoudiennes envisagent même un partenariat avec un constructeur automobile, pour produire des voitures à bas coût pour le marché africain. Dans un entretien avec les journalistes du CCR qui se font passer pour des investisseurs, des responsables saoudiens, admettent que ces projets visent à stimuler artificiellement la demande d’hydrocarbures et à capter ces nouveaux marchés.
Début novembre, le ministère de l’Énergie saoudien a signé un protocole d’accord avec le Sénégal, le Tchad, le Rwanda, l’Éthiopie et le Nigeria. En 2023, le Kenya a reçu près de 14 millions de dollars de la part de 16 entreprises saoudiennes, dont Aramco. Le président William Ruto avait alors assuré « qu’une partie de ces fonds » devaient financer des projets durables.
RFI