Pour la première fois en 142 ans d'existence, les salariés du Los Angeles Times se sont mis en grève vendredi 19 janvier. Le quotidien est en grande difficulté financière et la direction pourrait licencier jusqu'à une centaine de journalistes, soit 20 % de la rédaction. Alors que le pays est en pleine année électorale, c'est toute la presse américaine qui est en crise.
« Tous ces licenciements, ce serait catastrophique. L'entreprise fait preuve d'une grande opacité sur ses objectifs de réduction des effectifs et les économies qu'elle attend. On ne sait même pas si c'est la première salve d'une série de licenciements ».
L'inquiétude de cette journaliste et syndicaliste du Los Angeles Times au micro de la chaîne locale Fox 11.
Le quotidien avait été racheté en 2018 par le milliardaire Patrick Soon-Shiong pour 500 millions de dollars. Mais le titre, l'un des plus anciens du pays, continue de perdre de l'argent, entre 30 et 40 millions de dollars en 2023, d'après les estimations du New York Times.
Le quotidien de Los Angeles est loin d'être le seul à être en difficulté, le Washington Post racheté en 2013 par Jeff Bezos, le puissant patron d'Amazon, pour 250 millions de dollars, a essuyé une perte sèche de 100 millions de dollars l'an dernier.
En cause, la baisse des abonnements et des revenus publicitaires. Être la propriété du troisième homme le plus riche du monde n'y a rien changé, fin 2023 le groupe a supprimé près d'un poste sur 10.
De manière générale, la presse américaine se porte mal, au rythme actuel les États-Unis auront perdu avant la fin de l'année un tiers des journaux qui existaient il y a 20 ans.
RFI