Une chute sans fin pour Credit Suisse. Secouée par des scandales à répétition, la banque s'attend à une perte avant impôts « substantielle » en 2023 après avoir déjà essuyé une perte nette de près de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d'euros) en 2022, annonce-t-elle jeudi 9 février. Il s'agit de sa plus grosse perte depuis la crise financière de 2008, lorsque la banque avait accusé une perte de plus de 8 milliards de francs.
La banque s'attend pourtant encore à une perte avant impôts « substantielle » en 2023 compte tenu des frais de restructuration. Ils devraient se chiffrer à quelque 1,6 milliard de francs suisses en 2023 et 1 milliard en 2024, indique-t-elle dans un communiqué. En octobre, la banque avait dévoilé un vaste projet de restructuration pour se recentrer sur ses activités les plus stables que sont la gestion de fortune, la gestion d'actifs et sa branche de détail et services aux entreprises pour le marché suisse.
Dans la banque d'affaires, ses activités de marchés de capitaux et de conseils doivent être rassemblées dans une entité appelée à devenir autonome, renommée CS First Boston, du nom d'une banque d'affaires américaine absorbée en 1990. « Nous disposons d'un plan clair pour créer un nouveau Credit Suisse et entendons continuer à mener à bien notre transformation stratégique sur trois ans », a déclaré son directeur général, Ulrich Körner, cité dans le communiqué.
Une perte moins lourde que redouté au dernier trimestre
Son projet de restructuration avait cependant été au cœur d'intenses spéculations en octobre qui avaient fait fuir ses clients. Au seul quatrième trimestre, les retraits de capitaux se sont montés à 110,5 milliards de francs suisses.
« Nous avons constaté une inversion en janvier », a toutefois indiqué le directeur financier, Dixit Joshi, lors d'une conférence téléphonique, expliquant que les retraits de capitaux s'étaient surtout concentrés sur le mois d'octobre mais avaient ralenti en décembre.
Le Point