La Hongrie est la plus véhémente. Pour ce pays enclavé qui dépend de la Russie pour ses principales raffineries, l’embargo serait dévastateur, « une bombe nucléaire économique » affirme le Premier ministre. Viktor Orban estime qu’il faudra cinq ans et des investissements en milliards de forints, la monnaie nationale, pour transformer les raffineries reliées à l’oléoduc Droujba. Cinq ans, c’est bien plus que les deux ans de dérogation proposés par la Commission à ce pays. La visite de la présidente de la commission lundi 9 mai en urgence, puis le coup de fil du président Macron hier, n’ont toujours pas permis de lever les réticences de Viktor Orban. Il cherche au contraire à pousser son avantage le plus loin possible.
Car le Premier ministre hongrois est aussi en bisbille avec la commission
Son gouvernement est soupçonné de corruption dans l’usage des subsides européens. C’est pourquoi la commission refuse de lui verser les 7,5 milliards d’euros prévus dans le cadre du fonds de relance post-covid-19. Il y a quinze jours, elle est allée encore plus loin dans son bras de fer en déclenchant une procédure, qui à terme, pourrait priver la Hongrie des autres fonds européens. Pour Viktor Orban, l’occasion est trop belle de reprendre la main. Il a peu de chances de parvenir à imposer sa propre vision, favorable à la Russie de Vladimir Poutine, mais il pourrait obtenir des compensations financières de Bruxelles.
D’autres pays se sont engouffrés dans la brèche pour marchander ou adoucir le sixième train de sanctions
La République tchèque et la Slovaquie, deux autres pays enclavés, ont obtenu des dérogations temporaires sur l’embargo. La Bulgarie réclame, elle aussi, une aide substantielle pour mettre à niveau sa raffinerie russo-dépendante. Elle redoute des licenciements massifs et une hausse du prix du carburant trop lourd à supporter pour sa population.
La Grèce, Chypre et Malte ont fait un blocage sur l’interdiction du transport du brut russe par des bateaux sous pavillon européen, comme le prévoit le texte initial du sixième train de sanctions. Chypre, très accueillante avec les grandes fortunes russes, s’oppose à l’interdiction des ventes immobilières aux ressortissants russes esquissée également dans cette nouvelle salve de sanctions.
La solidarité des pays européens avec l’Ukraine est-elle en train de trouver ses limites ?
Depuis le début, l’Allemagne insiste sur le risque de récession que pourrait provoquer les sanctions. Et ce risque est devenu la ligne rouge dans toutes les discussions. Les gouvernements redoutent la réaction de leurs populations : pour le moment les citoyens européens adhèrent aux sanctions décidées par les Vingt-Sept, ils pourraient rapidement déchanter si l'addition est trop salée pour eux, ils sont déjà très affectés par la hausse des prix, notamment ceux des carburants.
Reste à préparer les esprits. Mario Draghi, le chef du gouvernement italien, a trouvé les mots devant son parlement en déclarant qu’il fallait choisir entre « la paix ou la climatisation ». L’Italie est, comme l’Allemagne, un pays très dépendant du gaz russe, à hauteur de 40% de ses besoins. Mais Rome comme Berlin jouent néanmoins le jeu et soutiennent l’embargo sur le pétrole. Pour le gaz, les deux pays s’y préparent activement. Mario Draghi multiplie les voyages à l’étranger pour trouver de nouveaux fournisseurs, il était le 10 mai à Washington, reçu à la Maison Blanche par le président Joe Biden.
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RFI