Shimao, un grand promoteur immobilier de Shanghai, fait défaut sur sa dette
Un autre grand développeur chinois a fait défaut sur sa dette, traitant un nouveau coup porté au secteur immobilier en difficulté de la deuxième économie mondiale.
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Le promoteur Shimao, un acteur majeur de l'immobilier en Chine, a annoncé ne pas pouvoir rembourser un emprunt d'un milliard de dollars, au moment où de nombreux groupes luttent pour leur survie sur un marché en crise.
L'immobilier a longtemps servi de moteur à la croissance en Chine, galvanisé par la hausse du niveau de vie de la population et une frénésie d'achats, dans un pays où l'acquisition d'un bien immobilier est souvent un prérequis au mariage.
Les incertitudes liées au Covid-19, qui pénalisent l'activité et in fine pèsent sur le revenu des ménages, refroidissent par ailleurs les acheteurs, au moment où de nombreux groupes immobiliers en Chine sont en difficulté financière.
Dans ce contexte, Shimao est dans l'incapacité de rembourser un emprunt arrivé à échéance dimanche d'un montant de 1,02 milliard de dollars (981 millions d'euros), a indiqué le groupe basé à Shanghai.
A court de liquidités
Ce défaut de paiement est le plus important en Chine cette année dans le secteur immobilier. Shimao précise discuter avec ses créanciers d'une solution "à l'amiable".
Le groupe met ses difficultés sur le compte de la conjoncture et du Covid qui pénalisent la demande en biens immobiliers.
Ce phénomène est amené à "se poursuivre à court terme", prévient le promoteur, qui enregistre sur les cinq premiers mois de l'année un repli de 72% de ses ventes sur un an. L'immobilier et la construction pèsent plus du quart du PIB de la Chine.
Mais pour réduire l'endettement du secteur, Pékin a durci ces dernières années les conditions d'accès au crédit pour les promoteurs. Résultat, nombre de groupes se retrouvent à court de liquidités, dont le numéro un du secteur, Evergrande.
La mauvaise santé financière du champion de l'immobilier en Chine pénalise par ricochet ses concurrents, les acheteurs se montrant de plus en plus réticents à investir dans la pierre.
Contagion
En mai, le poids lourd de l'immobilier Sunac avait lui aussi annoncé un défaut de paiement.
"La contagion, qui s'est étendue d'Evergrande à Sunac, gagne à présent Shimao", relève l'analyste Kristy Hung, de l'agence Bloomberg, redoutant une crise de la dette qui "dépasse l'imagination".
Pour tenter de générer de l'argent et d'attirer de nouveaux acheteurs, certains promoteurs aux abois en arrivent à accepter des paiements... en produits agricoles de la part de clients agriculteurs.
Pêches, pastèques ou encore ail peuvent désormais servir à payer une partie d'un bien immobilier, a rapporté la presse locale, soulignant la situation désespérée de plusieurs promoteurs dans certaines localités.