Sanctions de l'UE contre la Russie liées à la situation en Ukraine (depuis 2014)
L'UE a adopté six paquets de sanctions en réaction à l'agression militaire sans précédent et non provoquée lancée par la Russie contre l'Ukraine.
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7e vague de sanctions
Le 23 février, à la veille de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le Conseil de l’Union européenne adoptait le premier paquet de sanctions contre Moscou.
Depuis, d’autres mesures ont été prises pour tenter d’empêcher la Russie de financer la guerre, elles touchent notamment le secteur financier et notamment les transactions sur les avoirs et réserves de la Banque centrale de Russie, des restrictions ont également été décidées sur les achats de dette souveraine russe et les flux financiers en provenance de Russie, ainsi que sur l’exclusion de certains établissements bancaires russes du système de messagerie sécurisée SWIFT.
Il faut ajouter à cela, après le sixième paquet de sanctions adoptées en juin dernier, l'interdiction de 90 % des importations de pétrole russe d’ici fin 2022. L'Allemagne, très dépendante énergétiquement de la Russie, a cédé et a déjà réduit des deux tiers la part de ses importations de pétrole russe depuis février.
Des embargos sur le charbon, tout comme le gel des avoirs dans l'Union européenne de plus d'un millier d'oligarques russes ont également déjà été actés.
Ce septième volet de sanctions touchera principalement l'interdiction d'achat d'or russe ce qui permettra de couper un nouveau canal de financement de la guerre, la Russie est le deuxième producteur d'or au monde derrière la Chine.
Ces sanctions ont elles produites les effets escomptés ?
Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a accusé l'Union européenne de s'être « tiré une balle dans les poumons » avec les sanctions contre la Russie. « Bruxelles croyait que la politique des sanctions pénaliserait les Russes, mais elle nous pénalise encore plus », a déclaré Viktor Orban. La Hongrie importe 65 % de son pétrole et 80 % de son gaz de Russie, et les prix de l'énergie pourraient augmenter « considérablement », a averti le vice-chancelier allemand.
Le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni, a lui estimé que les sanctions frappaient au contraire en plein cœur l'économie Russe.
Les experts s'accordent pour dire que les premiers vrais dégâts sur l'économie russe sont attendus pour l'automne prochain. Mais contrairement aux prévisions initiales, la baisse cumulée du PIB devrait être plus proche de 15 % que de 25 %. Car la structure même de l'économie russe, contrôlée à 70 % par l'État l'aide à s'adapter.
Côté européen, les effets négatifs ne sont pas négligeables : en 2021, la Russie était le cinquième partenaire commercial de l’UE. D'ici à la fin de l'année, 65 % des importations russes vers l'Union européenne seront concernées par ces sanctions. Il faudra donc se diversifier pour ne pas pénaliser les chaines de production européenne, déjà mise à mal depuis deux ans. Et avec la hausse des prix de l'énergie, les enjeux politiques seront de plus en plus importants pour les chefs d'État européens, qui mettent déjà en place des mesures en faveur du pouvoir d'achat.
Deux avantages de poids face à la Russie
L’Europe bénéficie d’une importante intégration commerciale qui lui permet une certaine indépendance économique.
L'autre avantage de l'Europe, c'est son poids économique. L’Union européenne est la 2e puissance économique au monde et les échanges au sein du marché unique restent plus importants en volume que les échanges entre l’UE et le reste de ses partenaires extérieurs.
Mais certains pays restent dépendants de la Russie, et Moscou, qui a coupé le robinet du gaz, pense que l'Union européenne va s'épuiser à force de sanctions. Les Européens s'accordent pour dire que l'hiver sera difficile. Le soutien de l’opinion publique tient pour le moment, mais le sentiment se répand de plus en plus que ce sont les Européens qui paient aujourd'hui pour ces sanctions plutôt que les Russes.