Meurtre et viol de Lola : la principale suspecte incarcérée, ce que l'on sait
Une femme de 24 ans a été mise en examen et écrouée lundi pour le meurtre et le viol aggravé de la collégienne de 12 ans, dont le corps avait été retrouvé dans une malle vendredi à Paris.
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L'enquête avance. En fin d'après-midi lundi 17 octobre, selon une source proche du dossier citée par l'Agence France-Presse, la principale suspecte a été mise en examen, après la découverte vendredi à Paris du corps d'une adolescente de 12 ans dans une malle. La suspecte a, également, été placée en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Une information judiciaire a été ouverte pour meurtre sur mineure de moins de 15 ans en lien avec un viol commis avec actes de torture et de barbarie, viol sur mineur de 15 ans avec actes de torture et de barbarie et recel de cadavre, a précisé la source judiciaire.
Après avoir exprimé ses pensées pour « l'horreur » vécue par la famille de l'adolescente, Me Alexandre Silva, avocat de la femme mise en examen, a demandé à la presse à l'issue du débat à huis clos devant le juge des libertés et de la détention que les « rumeurs » cessent sur le dossier et a rappelé le principe de la présomption d'innocence.
« Actuellement, je trouve absolument inhumain de laisser circuler des rumeurs qui ne sont pas vérifiées, qui ne sont pas discutées, qui n'ont à aucun moment été dans la procédure et d'accabler ainsi (la famille de Lola) avec deux choses qui n'ont jamais eu lieu et qui ne sont absolument pas envisagées », a-t-il déclaré. L'avocat a ainsi écarté la « rumeur » d'un meurtre qui serait lié à un trafic d'organes, qui « n'a jamais fait partie des débats » et qui « n'en fera jamais partie ». L'avocat a également balayé l'hypothèse de « rituels sur des enfants » : « Là aussi, c'est n'importe quoi », a-t-il insisté.
La suspecte était connue de la police en tant que victime
La femme, âgée de 24 ans, considérée comme la principale suspecte, avait été interpellée à l'aube samedi à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). La suspecte, qui souffrirait de troubles psychiques, avait été aperçue sur les images des caméras de surveillance de l'immeuble où résidait la collégienne, prénommée Lola. D'origine algérienne, elle était connue des services de police comme victime en 2018 de violences conjugales, a appris l'Agence France-Presse lundi de source proche de l'enquête.
La jeune femme était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d'étudiant. En 2018, elle est victime de violences conjugales et c'est ainsi qu'elle se fait connaître des services de police. Le 21 août dernier, elle est interpellée dans un aéroport français pour défaut de titre de séjour. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui est alors délivrée automatiquement.
Mais, toujours de source proche de l'enquête, comme elle n'a aucun antécédent judiciaire et qu'elle n'est connue de la police qu'en tant que victime, l'OQTF est délivrée avec un délai de retour de 30 jours dans son pays.
Le corps découvert par un SDF
Les parents de l'adolescente, inquiets de ne pas la voir rentrer du collège, avaient alerté la police de la disparition de leur fille ainsi que de la présence de cette jeune femme inconnue dans la résidence, située dans le 19e arrondissement de Paris. C'est finalement un SDF âgé de 42 ans qui a découvert une boîte en plastique opaque renfermant le corps de l'adolescente, dans la cour intérieure de l'immeuble où réside la famille de Lola. Le corps de la collégienne était dissimulé par des tissus, selon des sources proches du dossier. Deux valises cabine étaient posées à côté de la malle.
L'autopsie pratiquée samedi a permis de déterminer que Lola était morte asphyxiée, a précisé une source proche de l'enquête. Les premières constatations avaient fait état de plaies importantes au cou. Au total, six personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de cette enquête menée par la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne. Quatre d'entre elles ont été libérées sans poursuite à ce stade. De multiples investigations ont été réalisées afin d'établir le déroulement des faits et le mobile des auteurs. Le rectorat a annoncé la mise en place de cellules de soutien psychologique pour les élèves et pour le personnel du collège où était scolarisée Lola et des écoles du secteur.