Yusuf Meric, 78 ans, est la seule des six victimes de l’assaillant d’Annecy qui n’est que légèrement blessé. Pourtant sans un «bon réflexe», il aurait pu être grièvement touché, voire pire. Mais l’homme ne semble pas traumatisé et pense avant tout aux autres victimes.
Le retraité a livré son témoignage au «Parisien», très calmement. Jeudi matin, il était sur un banc, au bord du lac, comme il en a l’habitude lorsqu’il fait beau. Son domicile est à 400 mètres à peine.
«J’ai entendu du bruit, à environ 25 mètres derrière moi. Les gens criaient que quelqu’un avait un couteau. Je voyais des jeunes lui courir après. Moi je n’ai pas bougé de mon banc», raconte-t-il.
L’agresseur, qui venait de poignarder quatre jeunes enfants, tentait de fuir. Et il a fondu sur Yusuf Meric.
«J’étais une victime facile»
«Il a essayé de me donner un coup au niveau du ventre. C’est là que j’ai eu le réflexe de l’écarter avec mon bras», explique-t-il. Et de préciser dans le quotidien français: «Je sais que ça aurait pu être beaucoup plus grave. Heureusement j’ai eu un bon réflexe en donnant un coup pour écarter son couteau.»
Le septuagénaire, d’origine turque mais en France depuis plus de quarante ans, a trouvé que son agresseur avait l’air paniqué. «Je pense qu’il m’a attaqué un peu par hasard. Il a vu un vieillard tranquillement assis sur son banc, j’étais une victime facile pour lui. Je crois que son but était simplement de faire une victime de plus», dit-il dans le quotidien français.
L’assaillant a continué sa fuite. Et depuis son banc, le retraité a vu son ultime agression, sur un autre septuagénaire, qui a été gravement blessé et atteint par la balle d’un policier.
Deux points de suture
Yusuf Meric, lui, n’a été blessé que superficiellement au bras. On lui a posé deux points de suture sur place, il n’est même pas allé à l’hôpital. On lui a proposé un soutien psychologique. Mais pour l’instant il n’en ressent pas le besoin. Au lendemain de l’attaque, il précise même qu’il a bien dormi la nuit derrière.
Le septuagénaire pense en fait avant tout aux autres victimes, aux enfants blessés. «Je les ai vus partir avec le Samu, c’était terrible…», glisse-t-il.
Pour le reste, résume «Le Parisien», le paisible Yusuf Meric ne veut simplement pas que l’agression ou l’agresseur occupe une place dans sa vie.
Le Matin.