25’000 personnes confinées sous la menace de groupes armés
Le premier gouvernement de gauche de Colombie, entré en fonctions le 7 août, a repris en novembre les pourparlers de paix pour tenter de mettre fin au dernier conflit armé interne du continent.
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Une « confrontation est imminente » entre deux groupes armés dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie, dans le sud du pays. Ils interdisent aux habitants de villages indigènes de se déplacer.
Des groupes armés font leur loi dans le sud de la Colombie. Environ 25 000 personnes sont confinées depuis dix jours et risquent de manquer de nourriture dans des villages indigènes de l’Amazonie colombienne, en raison des menaces de dissidents des FARC, a déclaré jeudi le gouverneur local. Dans les municipalités de Solano et Milan, « une confrontation est imminente » entre l’État-major central (EMC) et la « Segunda Marquetalia », a indiqué sur une radio nationale le gouverneur du Département Caqueta, Luis Francisco Ruiz.
Ces deux groupes armés rivaux sont tous deux des dissidents des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), guérilla marxiste démantelée depuis la signature d’un accord de paix historique signé en 2016. Avec des tracts, ainsi que des audios et des vidéos diffusés sur les réseaux sociaux, les rebelles interdisent aux habitants de se déplacer.
« Nous ne pouvons pas dormir »
« Nous ressentons de la peur, de l’angoisse, de l’anxiété (…) Nous ne pouvons pas dormir », a déclaré par téléphone une dirigeante communautaire locale qui a préféré garder l’anonymat. « Il est très dangereux de sortir ». Un audio attribué à un chef présumé de la guérilla circule depuis la semaine dernière. « Personne n’est autorisé à marcher le long de la rivière (…) De peur que des innocents n’y tombent (…) Tout le monde reste tranquille », prévient cet enregistrement, dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité.
« Il y a une restriction de la mobilité sur les rivières Orteguaza et Caqueta qui nuit principalement » à deux communautés indigènes situées près de la triple frontière entre la Colombie, l’Équateur et le Pérou, a expliqué le gouverneur Ruiz. « Cela concerne environ 25 000 personnes, isolées par les restrictions imposées sur les rivières dans une zone où le seul accès se fait actuellement par voies d’eau ».
Au cours des dix derniers jours, seules « deux barges (…) avec des denrées non périssables » ont pu entrer dans cette zone. Pour le reste, il n’y a « aucune mobilité de transport commercial », a-t-il déploré. Le gouverneur s’est joint à l’appel lancé lundi par les organisations indigènes, qui ont demandé au président Gustavo Petro « des solutions immédiates face à l’encerclement permanent, aux menaces et aux atteintes à la libre circulation des communautés » dans la région.