Les grévistes de la CGT, à l'origine de cette coupure de courant, assurent ne pas avoir volontairement visé l'établissement médical.
Les faits remontent au 8 mars dernier. En marge d'une journée d'actions contre la réforme des retraites organisée ce jour-là, des coupures de courant ont été déclenchées, à l'initiative de la CGT, dans la ville ardennaise de Charleville-Mézières. Or, dans les quartiers de la cité carolomacérienne touchés par ce black-out organisé, figurait un centre d'imagerie médicale dont l'IRM a été endommagé.
L'activité reprend progressivement
Auprès du quotidien L'Ardennais, Alain Aiem, responsable de l'établissement, indique que l'appareil a été remis en service lundi matin. De manière très pratique, cet arrêt de plusieurs jours est un casse-tête administratif puisque selon lui, "150 patients ont vu leur rendez-vous reporté" ou transféré sur un autre appareil.
Plus grave encore, si l'IRM a bien été remise en marche, le centre d'imagerie n'est pas encore en état de refonctionner convenablement, la faute à une petite explosion survenue au niveau du système de sécurité de l'appareil au moment de la coupure de courant.
"Il y a encore des travaux à effectuer au niveau de l’informatique qui a grillé. On a commandé de nouveaux serveurs. Ce sont des serveurs de soutien, de secours mais ça n’empêche pas l’activité de reprendre", décrit Alain Aiem, qui confirme que l'IRM est assurée et que des dédommagements sont attendus.
Vives critiques
Si la CGT a assuré ne pas avoir directement visé le centre d'imagerie, la colère a bien du mal à retomber parmi le corps médical. Selon France 3 régions, une première plainte a été déposée le 7 mars par Enedis, lorsqu'une coupure de gaz avait été recensée, avant une seconde pour cette coupure de courant.
Présent au moment de l'arrêt, le docteur Bachir Battata se souvient auprès du média national du chaos qui a suivi la panne.
"Une demi-heure après, on a entendu une petite explosion. On a évacué tout le monde", dit-il.
"Certains patients étaient en cours d’examen. D’autres se faisaient piquer pour l’injection de leur produit de contraste. Quelques-uns avaient les bras qui saignaient, donc il fallait leur mettre les pansements dehors", ajoute-t-il.
L'administration de ce produit de contraste est d'ailleurs au centre de la colère. Nécessaires pour les IRM, certains patients peuvent être allergiques à ces produits sans le savoir. Or, ces réactions "nécessitent une réaction très rapide. Elles nécessitent l’électricité, et si ce n’est pas le cas, le patient peut décéder", précise, toujours auprès de France 3, le docteur Baki Gulmez.
Au micro de BFMTV vendredi passé, Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, a également fait part de son mécontentement après cet épisode. "Là on va clairement beaucoup trop loin, on ne peut pas prendre en otage nos concitoyens dans un conflit dont ils sont extérieurs", dit-il.
"Des enquêtes sont aujourd’hui en cours, les faits sont graves, il y a des dommages matériels et on est passé tout près de dommages humains physiques, je crois que ces faits-là sont absurdes et incompréhensibles", conclut l'édile.
BFMTV