Ehpad : après Orpea, le groupe Medicharme est visé par deux enquêtes administratives
Après la découverte de « difficultés au niveau opérationnel » au sein de Medicharme, le ministère des Solidarités et des Familles a annoncé que le groupe privé était visé par deux enquêtes administratives.
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Près de deux ans après les scandales qui avaient secoué les Ehpad français, de nouvelles révélations mettent à mal les établissements. Le groupe privé Medicharme est au bord de la faillite, miné par de mauvais résultats et des plaintes pour maltraitance.
En janvier 2022 paraissait le livre-enquête Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet, qui révélait les malversations financières et les mauvais traitements infligés aux résidents des Ehpad du groupe Orpea. Depuis, les ramifications sont nombreuses, obligeant les politiques à se saisir de la question.
Ce jeudi 26 octobre encore, une enquête du magazine 60 Millions de consommateurs pointe une mauvaise qualité des repas dans les Ehpad, qui mettrait en danger la santé des résidents. Elle révèle également que le groupe Emera, qui compte une quarantaine d'établissements, est visé par une plainte déposée début octobre pour maltraitance et défaut de soin.
Deux missions d'inspection
Le même jour, une enquête du Parisien a mis au jour des dysfonctionnements au sein du groupe Medicharme, groupe privé qui emploie 1.300 salariés et héberge 2.000 résidents.
Malgré ses 43 établissements, le groupe voit son taux d'occupation chuter et est en difficulté financière. L'entreprise risquerait désormais la liquidation judiciaire, selon nos confrères.
Le groupe Medicharme est visé par deux missions d'inspection, l'une de l'IGF (Inspection générale des finances) et l'autre de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales). Dans un communiqué publié ce vendredi 27 octobre, le ministère des Solidarités et des Familles évoque des "difficultés au niveau opérationnel" au sein du groupe. Dans un communiqué, le groupe explique cette situation par un "contexte économique défavorable".
Elles se pencheront notamment sur ses "pratiques commerciales et financières", ses "pratiques managériales" et le "temps de présence effectif des personnels" auprès des résidents, ainsi que sur ses "modalités de signalement" d'incidents, indique un communiqué du ministère des Solidarités.
Les résultats de la double mission sont attendus "début 2024", a expliqué le ministère au quotidien, relevant des "enjeux à la fois sanitaires et financiers ont été identifiés dans la gestion de cette entreprise".
Dans son communiqué, le groupe assure avoir "mobilisé toutes les ressources de l’entreprise pour renforcer la qualité de prise en soin des résidents et éviter toute situation de maltraitance".
Des plaintes pour maltraitance
Côté financier, des excédents de dotation qui auraient été versés par l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine à un Ehpad dans les Deux-Sèvres entre 2022 et 2023 posent question. Début octobre, les fédérations d'Ehpad privés et publics avaient d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme sur leur santé financière, compromise par l'inflation et d'autres facteurs comme la baisse du taux d'occupation, du fait des crises Covid et Orpea.
Côté sanitaire, des plaintes pour maltraitances ont été déposées par des familles dans les Deux-Sèvres et le Lot-et-Garonne.