Que cache la recrudescence de la rougeole en Europe sur laquelle alerte l'OMS ?
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Dans un rapport publié mardi 23 janvier, l'OMS a alerté sur la multiplication par 45 des cas de rougeole en Europe entre 2022 et 2023. Voici les symptômes de la maladie et la façon de la reconnaître.
L'année passée a été marquée par un retour fracassant: celui de l'épidémie de rougeole. En Europe, comme l'a alerté l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport partagé mardi 23 janvier, les cas ont explosé par rapport à l'année précédente.
Alors que 941 cas avaient été recensés en 2022 sur le continent, 42.200 ont été enregistrés l'année dernière, une multiplication par 45 pour les 41 pays européens concernés. En France, par exemple, au moins 64 cas de la maladie avaient été identifiés dans un collège de l'Ardèche. Mais comment reconnaître la rougeole et ses symptômes?
Une incubation longue
Comme l'indique une page explicative de l'OMS, la rougeole se transmet "par des gouttelettes de sécrétions (nasales ou pharyngées) émises par une personne infectée". La durée entre le contact avec une personne malade et l'apparition des symptômes est plutôt longue, avec un délai de 10 à 12 jours.
"Durant cette phase, le virus est présent dans les voies respiratoires, s'y multiplie et se répand dans le corps par la circulation sanguine", explique une page dédiée à la maladie rédigée par l'Assurance Maladie.
Ensuite, et avant même l'apparition de plaques rouges reconnaissables, la personne malade doit s'attendre aux symptômes suivants: rhinite (écoulements du nez), conjonctivite et rougeur des yeux, toux, grande fatigue et une forte fièvre "jusqu'à 39-40°C".
Trois à quatre jours après l'apparition de ces premiers symptômes, c'est au tour des éruptions cutanées rougeâtres. Pour les identifier, il faut chercher des "petites taches très rouges légèrement surélevées" sur la peau.
Des plaques qui apparaissent d'abord sur le visage, le front et les joues avant d'atteindre le haut du corps et de continuer à descendre jusqu'aux pieds. Une descente qui se fait progressivement en l'espace d'environ trois jours.
"Avant l'arrivée de l'éruption cutanée typique de la rougeole, le médecin traitant peut mettre parfois en évidence, dans la bouche, des taches blanchâtres à l'aspect de grains de sable à l'intérieur des joues: ce signe est typique de la rougeole mais n'est pas toujours présent", précise également l'Assurance maladie.
Des complications dans 30% des cas
Dans environ une infection sur trois, des complications sont observées, plus particulièrement chez les nourrissons de moins d'un an, avant qu'ils ne soient vaccinés. Mais aussi chez les adolescents et les adultes non-vaccinés ou immunodéprimés.
"Les complications les plus sévères sont plus fréquentes chez les nourrissons de moins d'un an et les adultes de plus de vingt ans", peut-on lire sur le site d'Ameli.
Plusieurs types de complications peuvent apparaître. Certaines sont peu graves (otite, laryngite, diarrhées), d'autres peuvent nécessites des hospitalisations. Il s'agit de cas d'apparitions kératoconjonctivite, une grave atteinte de l'œil. Ou, dans 1 cas sur 1000, d'encéphalite aiguë, une complication neurologique grave.
Besoin de relancer l'effort de vaccination
En France, ces dernières années, la vaccination obligatoire et l'immunité nées de précédentes épidémies de rougeole ont permis de fortement réduire le nombre de cas. Pourtant, l'effort de vaccination ne doit pas être relâché, comme l'a demandé Catherine Russell, la directrice générale de l'Unicef, le 28 avril 2022:
"La rougeole est plus qu'une maladie dangereuse et potentiellement mortelle. C'est aussi un des premiers signes qu'il y a des lacunes dans la couverture vaccinale mondiale".
Selon son organisation et l'OMS, la pandémie de Covid-19 a donné un coup de frein à la vaccination d'enfants dans le monde, en raison des perturbations généralisées au sein des services de santé. En 2020, 23 millions d'enfants dans le monde n'ont pas reçu les vaccins infantiles de base par le biais des services de santé de routine.
"Avec le vaccin antivariolique on a fait disparaître la variole et on ne vaccine plus contre la variole. On peut tout à fait pour la rougeole suivre le même raisonnement", assure le docteur Philippe Reinert, membre du Comité technique des vaccinations, sur le site d'Ameli.
Sans oublier que le vaccin a trois avantages: il est "sans danger, efficace et peu coûteux", comme l'appuie l'OMS.