« Elle va mourir ! » : malgré ses suppliques, Thérèse n’a pas pu sauver sa sœur jumelle aux urgences
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Frances est morte en septembre 2022, quelques jours après avoir été mordue par son chien. Sa soeur, Thérèse, dénonce le mépris des soignants.
Un combat pour se faire entendre et sauver sa sœur jumelle, en vain. C'est ce qu'a mené Thérèse, une habitante de Mougins, en septembre 2022, lorsque Frances est tombée malade, quelques jours après avoir été mordue à la main par son chien, rapporte Le Parisien. Elle est finalement morte à l'hôpital de Grasse après de longues heures passées aux urgences.
Des longues heures où Thérèse a essayé de convaincre les médecins de l'hôpital des urgences de Cannes et de Grasse de lui donner des antibiotiques, car elle en était persuadée: il s'agissait d'une infection.
"Si vous ne lui donnez pas des antibiotiques, ma sœur va mourir!", se souvient-elle avoir déclaré aux soignants, précisant que ces derniers lui ont demandé de ne pas exagérer.
"J'avais un terrible pressentiment"
Frances est emmenée par le Samu à l'hôpital de Cannes le 4 septembre 2022. Sa fille et Thérèse font alors tout pour avoir de ses nouvelles, mais elles n'ont pas droit d'entrer. Elles tentent de se faufiler à l'intérieur, mas elles sont reconduites à la sortie par la sécurité. Seul un pompier leur promet de se renseigner.
Les résultats sanguins de Frances ne sont pas bons et impliquent qu'elle passe la nuit aux urgences. Mais en fin de soirée, elle sort de l'hôpital.
"Je n’en revenais pas! On l’a autorisée à partir, alors qu’elle n’avait plus toute sa tête. Au fond de moi, j’avais un terrible pressentiment", confie Thérèse à nos confrères.
Ce "terrible pressentiment" se confirme dans la nuit qui suit. À son réveil, le corps de Frances est flasque, elle n'arrive plus à parler. Elle est alors emmenée en ambulance à l'hôpital de Grasse. Là aussi, Thérèse demande qu'on donne des antibiotiques à sa sœur. Une interne lui répond alors une phrase qu'elle n'oubliera jamais: "je suis médecin, pas vous". Elle comprend alors que sa sœur va mourir.
"Je n’ai rien pu faire et je m’en veux", avoue-t-elle encore, plus d'un an et demi plus tard.
Une plainte prévue
Invitée à rentrer chez elle, Thérèse continue de chercher à avoir des nouvelles de Frances. Cette dernière lui téléphone pour lui dire que sa température "monte en flèche", la conversation est coupée au bout de quelques secondes.
Thérèse appelle alors l'infirmière, l'implorant de "lui tenir la main". Frances sera finalement retrouvée inanimée derrière la porte de sa chambre d'hôpital. Elle a fait deux arrêts cardiorespiratoires.
"On va porter plainte pour homicide involontaire contre ces deux hôpitaux", assure Me Thomas Callen, avocat de la sœur de la victime mais également représentant de la famille de Lucas, 25 ans, mort d'un choc septique aux urgences d'Hyères, après plusieurs heures de souffrance dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre.
Concernant ce drame, une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte après une plainte émanant de la famille. Une enquête est également lancée auprès de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales), a annoncé la ministre de la Santé Catherine Vautrin sur RMC mercredi 31 janvier.
"Nous respectons leur peine"
Contactée par BFM Nice Côte d'Azur au sujet de la mort de Frances, l'hôpital de Cannes, le premier à avoir reçu la sœur de Thérese, a tenu à adresser quelques mots à la famille de la victime. "Nous tenons avant tout à exprimer toute notre empathie aux proches de la défunte. En ces moments difficiles, nous respectons leur peine et leur renouvelons nos plus sincères condoléances", écrit l'hôpital.
Ce dernier indique vouloir respecter le secret médical et tenir "tous les éléments nécessaires à une instruction à disposition de la justice, si les proches souhaitent comme annoncé dans l’article, déposer plainte".
"Seul le système judiciaire est en capacité de procéder, à l’aide d’experts, aux investigations nécessaires afin d’apporter un éclairage sur la situation décrite. Le cas échéant, le CHC-SV prendra les mesures adaptées", insiste l'hôpital.
L'hôpital manifeste aussi son soutien aux soignants, "très affectés par ces accusations médiatiques". "Comme tout un chacun, ils méritent le respect et ce respect passe par une instruction sérieuse relevant de la justice", insiste l'établissement.
Également contacté, l'hôpital de Grasse a lui confirmé avoir pris en charge la victime à la suite d'une morsure de chien mais refuse de s'exprimer davantage.