Me Maryse Alié, l'avocate d'Alia et Lina al-Hathloul, invite la chambre des mises en accusation de Bruxelles de ne pas suivre la position du procureur et d'ordonner l'ouverture d'une enquête pour crime contre l'humanité. Alia et Lina al-Hathloul sont les sœurs de Loujain al-Hathloul, une militante saoudienne pour le droit des femmes, emprisonnée et torturée dans son pays.
"Le réquisitoire du parquet fédéral fait complètement fi des éléments de preuve, accablants, que nous lui avons soumis et va à l'encontre de l'engagement de longue date de la justice belge à faire respecter le droit international et les droits humains", a réagi Maïté De Rue, conseillère juridique auprès d'Open Society Justice Initiative, ONG qui intervient aux côtés des sœurs al-Hathloul.
"Nos clientes ne demandent rien de plus que l'application des droits garantis à toute personne résidant en Belgique", a-t-elle ajouté. Le principe de compétence universelle permet en effet aux autorités judiciaires belges d'enquêter sur des crimes commis contre un de ses ressortissants, ou résidents depuis plus de trois ans, et d'en poursuivre les auteurs, même si lesdits crimes n'ont pas été commis sur son territoire.
Alia et Lina al-Hathloul, résidentes en Belgique, estiment être victimes d'un tel crime, en raison de leur lien de parenté avec leur sœur, et compte tenu des souffrances morales qu'elles ont subies à la suite de la disparition forcée de Loujain et des actes de torture que celle-ci a endurés.
"Les autorités judiciaires belges doivent prendre les mesures pour que les crimes commis par le régime saoudien contre les personnes vivant en Belgique soient identifiés et poursuivis. La Cour d'appel de Bruxelles [chambre des mises en accusation] doit donc ordonner l'ouverture d'une enquête", a déclaré jeudi à Belga Me Maryse Alié.
La Libre