Khachanov, le leader russe qu'on avait fini par oublier
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Karen Khachanov deviendrait-il un homme de Grand Chelem ? Voire uniquement de Grand Chelem. Le Russe fait partie des stakhanovistes des courts. Il aime enchaîner, semaine après semaine. Mais ces derniers mois, il sait surtout choisir ses moments pour briller. Au cours de ses 18 derniers tournois, soit depuis le mois d'avril 2022, il n'a atteint que deux fois les demi-finales. Rien d'extraordinaire, donc. Mais il privilégie la qualité à la quantité. Les deux demies en question ? L'US Open et l'Open d'Australie.
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C'est d'autant plus paradoxal qu'il n'avait encore jamais figuré dans un dernier carré majeur jusqu'à cet enchaînement. D'où lui vient cette subite appétence pour les scènes majuscules ? "La constance, répond l'intéressé. C'est une question de petits détails, toutes ces petites choses, ces petits pas qui font la différence et permettent d'atteindre ses objectifs."
Le voir en demi-finale à Melbourne surprend moins après le précédent new-yorkais. "Faire ce résultat à l'US Open m'a donné un énorme supplément de confiance, avoue Karen Kachanov. Ça m'a montré ce que je pouvais faire et qui je pouvais être quand je suis vraiment à mon meilleur niveau. Tout s'est mis en place, ces petits détails dont je parlais, et cela m'a amené là où je suis aujourd'hui."
Une période difficile, appelons-la comme ça
Qu'il soit là n'est pas forcément une gigantesque surprise. Que cela arrive maintenant, un peu plus. Le Moscovite a émergé assez jeune au plus haut niveau. De son entrée dans le Top 100 en 2016 au Top 10 deux ans plus tard, il semblait à 22 ans destiné à jouer les premiers rôles sur le circuit dans les années à venir. Quand, fin 2018, il remporte le Masters 1000 de Bercy en battant en finale Novak Djokovic, son avenir s'annonce plutôt rayonnant. Mais après cela, il a plafonné. Et si ce sacre parisien reste son plus grand trophée, c'est aussi le dernier à ce jour. Depuis, plus rien, pas même un petit 250.
De leader du tennis russe, porteur des espoirs de son pays pour prendre pourquoi pas la succession de Yevgeny Kafelnikov et Marat Safin, il est devenu non pas le deuxième mais le troisième homme. L'émergence d'Andrey Rublev et plus encore celle de Daniil Medvedev, dont l'explosion au top niveau s'est effectuée à partir de 2019, au moment où lui-même rentrait dans le rang, a fait tomber peu à peu Karen Khachanov dans une forme d'indifférence polie.
"Ces dernières années, Daniil était passé devant, valide-t-il. Mais j'étais toujours Top 15, Top 20. A un moment donné, j'ai dû descendre, 25 ou 28 (il était 31e au plus bas, juste avant l'US Open 2022, NDLR), au moment où j'ai eu quelques problèmes personnels. Une période difficile, appelons-la comme ça." Khachanov a raison, il n'a jamais sombré dans les profondeurs de la hiérarchie. Mais on attendait sans doute plus que lui après les promesses du début de sa vingtaine. "Je n'ai jamais perdu confiance en mes possibilités et même si ça n'a pas toujours été simple, avec mon équipe, on y a toujours cru et aujourd'hui, je suis à nouveau dans la bonne direction", estime-t-il.