Le korfbal, sport collectif paritaire, fête ses 120 ans cette année
Le korfbal, sport collectif paritaire, fête ses 120 ans cette année. Cette discipline, créée en 1902 aux Pays-Bas, est unique : elle oppose deux équipes composées à moitié d’hommes et de femmes. Une mixité encore rare dans le monde du sport.
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Avec Paris 2024, les Jeux olympiques seront paritaires pour la toute première fois : il y aura autant de femmes que d’hommes à ces JO. Pour une très large mixité durant les compétitions, il faudra encore attendre, en revanche.
A Tokyo 2021, 18 épreuves mixtes étaient certes déjà organisées, en athlétisme, badminton, judo, natation, sports équestres, tennis, tennis de table, tir, tir à l’arc, triathlon et voile. Mais aucune – tout du moins parmi les sports collectifs – n’était purement et exclusivement mixte et paritaire comme l’est le korfbal.
Dérivé d’un jeu suédois
Celui-ci a été créé il y a 120 ans aux Pays-Bas, par un enseignant soucieux de trouver une activité physique pour les filles et garçons de son école. En 1902, Nico Broekhuysen y est parvenu en s’inspirant d’un jeu (ring) découvert lors d’un voyage en Suède.
Le principe du korfbal ? Deux équipes composées de huit personnes, quatre femmes et quatre hommes, s’y affrontent sur deux surfaces avec des paniers de 3,5 mètres de haut, faux cousins de ceux du basket. Le but : y mettre un ballon. Le règlement interdit notamment de dribbler. Les participant(e)s doivent donc faire circuler la balle avec des passes. Autre restriction : un homme n’a pas le droit de défendre sur une femme et réciproquement.
« Le korfbal est le seul sport entièrement égalitaire (entre les sexes) au monde, se targue sa fédération internationale (IKF). Avec des équipes 100 % paritaires, incluses dans les règles de jeu depuis l'existence du sport en 1902, il est juste de dire que l'égalité (des sexes) fait partie de l'ADN et de la valeur clé du korfbal. Nous croyons que faire du sport est beaucoup plus amusant ensemble. Notre balle rebondit de la même manière pour tout le monde et partout. Parce que peu importe qui vous êtes et ce que vous faites. Homme ou femme, jeune ou vieux, pro ou amateur ».
Une ouverture progressive au monde
Seul bémol, le korfbal semble s’internationaliser lentement. Ses compétitions sont d'une part ultra dominées par les Pays-Bas et la Belgique, deux nations historiques où les matches peuvent drainer des milliers de spectateurs. D'autre part, moins de 70 pays seulement sont affiliés à l’IKF. Parmi elles, dix d’Afrique, dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Maroc. Le royaume chérifien va d’ailleurs abriter les Mondiaux de korfbal sur plage, les 19 et 20 août 2022 à Nador.
D’ici la fin de l’année, les 5e Championnats d’Afrique devraient également avoir lieu, confirme l’IKF à RFI. Sans surprise, l’Afrique du Sud, qui a remporté les quatre premières éditions, en 2006, 2010, 2014 et 2018, et qui a organisé les derniers Mondiaux (en 2019), sera la favorite devant le Zimbabwe et la Zambie.
Des ambitions olympiques
Malgré ces difficultés, le korfbal espère néanmoins intégrer à termes les JO d’été, alors que la « balle au panier » était en démonstration à Anvers en 1920 et à Amsterdam en 1928. « Le rêve et la vision de l'IKF sont d'être inclus dans le programme des Jeux olympiques, et d’être le premier sport entièrement égalitaire (entre les sexes) aux Jeux olympiques », souligne l’IKF.
Pour maximiser les chances de se frayer un chemin dans la jungle des disciplines attendues à Los Angeles 2028 ou Brisbane 2032, l’IKF réfléchit ainsi à « des nouveaux formats de korfbal avec un plus petit nombre de joueurs par rapport au korfbal à 8 », explique l’institution basée à Utrecht.
En attendant, il faudra continuer à se tourner vers les Jeux mondiaux, sorte d’antichambre des JO, dont la prochaine édition aura lieu du 7 au 17 juillet à Birmingham (sud-est des États-Unis), pour voir du korfbal lors d’un événement multisports de grande ampleur.