Comme une piste vers un nouveau sursis de la Station spatiale internationale. Dans une déclaration du jeudi 17 novembre 2022 à l'agence de presse russe Tass, le chef de Roscosmos a affirmé que l'agence spatiale russe est prête à développer la coopération avec tous les pays intéressés. Iouri Borissov a expliqué que la "tâche de [l'exploration de l'espace lointain] nécessite non seulement d'énormes investissements souvent coûteux pour un État, mais également une coopération technologique et scientifique. Différents pays possèdent des compétences différentes et il n'est possible d'atteindre les objectifs fixés qu'en les unissant".
L'ISS, ou "le plus grand projet jamais mené à bien dans le domaine scientifique"
Ce plaidoyer pour une collaboration internationale évoque évidemment sa mise en pratique dans le cadre de la Station spatiale internationale. Ce gigantesque laboratoire scientifique a été initié en novembre 1998, avec la mise en orbite de son premier élément Zarya par un lanceur Proton russe.
Désormais constitué d'une quinzaine de modules, cette construction est la plus grande installée par l'espèce humaine en orbite autour de notre planète. Selon la formule de l'ESA, l'Agence spatiale européenne, c'est aussi "le plus grand projet jamais mené à bien dans le domaine scientifique".
La Russie avait annoncé un départ de l'ISS pour 2024
Mais avec l'agression russe de l'Ukraine, tout a changé. Par la voix du même Iouri Borissov, la Russie avait annoncé le 26 juillet 2022 qu'elle allait arrêter de participer à l'ISS "après 2024". Cette perspective avait été brandie comme une menace par son prédécesseur, le tonitruant Dmitry Rogozin qui accusait les Etats-Unis de vouloir "détruire la coopération" concernant l'ISS, menaçant même : "sans la Russie, qui sauvera l'ISS d'un désorbitage non contrôlé, et d'une chute sur les Etats-Unis ou l'Europe ?". La Nasa s'est de son côté "engagée à poursuivre les opérations de la Station spatiale internationale en toute sécurité jusqu'en 2030, et se coordonne avec (ses) partenaires". Peut-être les Russes seront-ils encore du nombre ?
Sciences et Avenir