Aux États-Unis, un champignon parfois mortel, et se développant à toute vitesse, inquiète les autorités

Aux États-Unis, le CDC (Centers for Disease Control and Prévention) a publié un communiqué le 20 mars 2023 pour alerter au sujet d'un champignon, le Candida auris. Il s'agit d'une espèce de levure déclarée pour la première fois en 2016 aux États-Unis. Depuis, 3 270 cas symptomatiques et 7 413 cas asymptomatiques ont été signalés au 31 décembre 2021. Le nombre de cas augmente chaque année. En 2020-2021 en particulier, puis en 2022, le champignon s'est propagé extrêmement rapidement dans les établissements de santé. Cette souche est de plus en plus résistante aux thérapeutiques actuellement disponibles. C'est pourquoi elle inquiète les autorités américaines.

Quelles sont les personnes menacées par Candida auris ?

Cette souche n'est pas dangereuse pour les personnes en bonne santé et ayant un système immunitaire qui fonctionne bien. L'infection a le plus souvent lieu en milieu hospitalier et les patients sont généralement immunodéprimés. Le communiqué précise que les personnes ayant des dispositifs médicaux invasifs ou étant obligées de faire des séjours réguliers ou prolongés à l'hôpital sont les plus à risque.

Quels sont les problèmes posés par ce champignon ?

Premièrement, Candida auris est souvent résistant à plusieurs médicaments antifongiques. Les échinocandines représentent le traitement antifongique de référence pour une infection à Candida auris. Mais, chez certains patients, il s'est avéré que ce traitement n'a pas fonctionné. Le nombre de cas résistants a triplé durant l'année 2021.

Deuxièmement, Candida auris est très contagieux. Il se propage facilement et rapidement dans les établissements de santé. Le CDC considère la propagation géographique des cas comme « préoccupante ».

Troisièmement, Candida auris provoque des infections graves chez des patients déjà fragiles. Le taux de mortalité est élevé.

Quelles sont les mesures prises par le CDC ?

Pour essayer de limiter l'impact de Candida auris, le CDC a décidé de mettre en place plusieurs actions :

une surveillance accrue et continue des cas ;

un élargissement des capacités des laboratoires : alors que seulement 7 laboratoires disposaient de la capacité de test, ils seront désormais 26 ;
la mise à disposition de tests de diagnostic plus rapides ;

le rappel des bonnes pratiques générales de prévention et de contrôle des infections.

Le dépistage représente un élément clef de la stratégie. En identifiant les patients porteurs, on peut prévenir la propagation du champignon aux autres patients.

Le communiqué conclut en précisant qu'il est possible que le champignon se soit développé à cause de la pression exercée sur les systèmes de santé durant la pandémie de Covid-19. Il représente désormais une priorité de santé publique aux États-Unis comme dans le monde.

FUTURA