À Manaus, la plus grande métropole de l'Amazonie brésilienne, des tonnes de déchets nauséabonds tapissent les canaux et les cours d'eau, une vision apocalyptique dans cette zone urbaine entourée de la plus grande forêt tropicale du monde.
Dans un quartier pauvre de l'ouest de la ville, une pelleteuse retire une quantité impressionnante de bouteilles, de morceaux de plastique et même d'appareils électroménagers qui flottent à proximité des habitations sur pilotis.
Dans le sud, non loin du port fluvial, des agents municipaux en combinaisons oranges ramassent les détritus à bord d'une barque et les entassent, pour les évacuer, sur une grande barge, sur le Rio Negro, un des principaux affluents de l'Amazone.
Avec la montée des eaux à cette époque qui marque la fin de la saison des pluies, les déchets sont parfois entremêlés avec des branches d'arbres.
Chaque jour, près de 30 tonnes de détritus sont retirés. Dans certains quartiers, les déchets sont si concentrés qu'ils masquent totalement les cours d'eau.
Ce phénomène se reproduit chaque année à cette saison, mais les autorités ont constaté que la situation s'était aggravée ces dernières semaines.
De janvier à mai, les services municipaux ont retiré 4.500 tonnes de déchets, dont la plupart étaient recyclables, mais ont été jetés dans l'eau par des habitants.
"Ceux qui vivent sur les rives balancent directement leurs poubelles dans les canaux. Je crois que seulement une personne sur cinq les jette dans des endroits appropriés", explique à l'AFP Antonino Pereira, un habitant de 54 ans qui a du mal à supporter la puanteur près d'un pont de la ville.
Pour José Rebouças, sous-secrétaire des services de nettoyage de la mairie, une prise de conscience de la population permettrait à la ville d'économiser un million de réais (environ 180.000 euros) par mois.
"Cette prise de conscience est essentielle pour préserver l'environnement", dit-il.
La région amazonienne est aussi frappée par une forte augmentation de la déforestation, qui a atteint un niveau record au premier semestre, avec plus de 3.750 km2 déboisés.
Sciences et Avenir