Au Pakistan, les pluies de mousson font plus de 1 000 morts et ravagent des régions entières
Les pluies dévastatrices de la mousson ont déjà fait près de 1 000 morts au Pakistan. Des milliers de personnes vivant près de rivières en crue ont reçu l'ordre d'évacuer leurs habitations, samedi 27 août.
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Une énorme opération de secours est en cours ce lundi 29 août 2022 au Pakistan, où l’aide internationale commence à arriver lentement, pour faire face aux inondations provoquées par les pluies de mousson qui ont fait au moins 1 136 morts, selon un dernier bilan de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA
Plus de 33 millions d’habitants, soit un Pakistanais sur sept, ont été affectés par les inondations et près d’un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement.
Mais les autorités tentaient toujours d’atteindre des villages isolés situés dans des zones montagneuses dans le nord du pays, ce qui pourrait encore faire grimper le bilan.
« Mousson monstre de la décennie ».
La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l’irrigation des plantations et pour reconstituer les ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle apporte aussi chaque année son lot de drames et de destructions.
La ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, l’a qualifiée de mousson monstre de la décennie.
Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde.
Ces intempéries sont comparables à celles de 2010, année au cours de laquelle 2 000 personnes avaient été tuées et près d’un cinquième du pays submergé par les pluies de mousson.
Près de Sukkur, dans la province du Sind (sud), où un imposant barrage datant de l’époque coloniale situé sur le fleuve Indus est vital pour empêcher que la catastrophe n’empire encore, un agriculteur se lamentait de voir ses champs de riz perdus.
« Difficile d’atterrir »
La NDMA a indiqué que plus de 80 000 hectares de terres cultivables avaient été ravagés, et plus de 3 400 kilomètres de routes et 157 ponts emportés par les eaux.
L’Indus menace désormais de sortir de son lit, alimenté par les eaux de dizaines de rivières et de ruisseaux de montagne dans le Nord, en crue à cause des pluies record et de la fonte des glaciers.
La plus grande partie du Sind est maintenant sous l’eau, ce qui entrave les opérations de secours placées sous la supervision de l’armée pakistanaise.
Il n’y a aucune zone d’atterrissage ou d’approche disponible […] Il est difficile pour nos pilotes d’atterrir, a déclaré à l’AFP un responsable militaire, sous couvert d’anonymat.
Les hélicoptères de l’armée ont également des difficultés à venir au secours des personnes en danger dans le nord du pays, où le relief, constitué de hautes montagnes et de profondes vallées, rend les conditions de vol extrêmement risquées.
Un hôtel emporté par un torrent d’eau
De nombreux cours d’eau sont sortis de leur lit dans cette région populaire auprès des touristes, démolissant des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres qui s’est effondré, emporté par un torrent d’eau.
Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et appelé à l’aide la communauté internationale.
Dimanche, les premiers vols apportant de l’aide humanitaire sont arrivés, en provenance de Turquie ou des Émirats arabes unis.
Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l’économie s’effondre et qui connaît une profonde crise politique depuis l’éviction du Premier ministre Imran Khan en avril, à la suite d’une motion de censure à l’Assemblée nationale.