Les élections législatives qui se déroulent ce dimanche 11 septembre en Suède sont marquées par la question de la lutte contre les homicides par armes à feu.
un sentiment d’insécurité monte en Suède ces dernières années. Ce pays, réputé pour être paisible, a vu une forte hausse des morts par balles, des violences qui atteignent désormais les petites villes et ne sont plus réservées aux métropoles et leur banlieue. Avec plus de quarante morts liés aux armes et 250 fusillades dans les huit premiers mois de 2022, le pays a déjà atteint le niveau de 2021, qui plaçait alors la Suède au deuxième rang dans l’Union européenne. Ce climat de violence est entretenu par les médias mettant presque tous les jours un homicide volontaire en avant. Comme lorsque le 19 août une fusillade a eu lieu à 17 h dans un des grands centres commerciaux de Malmö, grande ville du sud qui fait face à la capitale danoise Copenhague. Il s’agissait du meurtre d’une figure d’un gang de la ville, une passante ayant aussi été blessée. La police a arrêté l’auteur du crime, un jeune de 15 ans.
C’est la raison pour laquelle l’ordre public est devenu le thème électoral le plus important pour les Suédois à la veille du scrutin du 11 septembre. D’après un spécialiste des élections, c’est inhabituel.
“Jamais auparavant nous n’avions connu de campagne électorale dont le thème principal était l’ordre public”, a constaté le politologue Henrik Ekengren Oscarsson. Oscarsson est responsable d’une enquête annuelle menée depuis 1979 par l’université de Göteborg sur les attitudes des Suédois vis-à-vis de différentes questions de société.
Si les thèmes traditionnels comme le système de santé, l’école et l’économie occupent également une place importante dans la campagne électorale, la lutte contre la criminalité, et en particulier la criminalité organisée, est devenue la préoccupation majeure des électeurs, à en croire la dernière enquête en date.
Cela se reflète aussi au sein des partis, qui ont présenté ces dernières semaines leurs programmes électoraux respectifs et qui font de la surenchère avec des propositions qui, en temps normal, paraîtraient excessives – du moins dans une perspective suédoise.