Royaume-Unis : vers une alliance Johnson/Sunak pour éviter aux Tories une « guerre civile » ?
L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson et son ancien ministre des Finances Rishi Sunak auraient parlé de « candidature commune » pour éviter aux Tories une « guerre civile ».
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Vers une alliance Johnson/Sunak ? L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson et son ancien ministre des Finances Rishi Sunak, qui a creusé l’écart dans la course pour la tête du gouvernement britannique, se sont rencontrés samedi 22 octobre au soir.
Boris Johnson était rentré en matinée à Londres après des vacances dans les Caraïbes, renforçant l’hypothèse de sa candidature dans la course à Downing Street. Il a rencontré Rishi Sunak pour discuter de la compétition au sein du parti conservateur pour succéder à la démissionnaire Liz Truss, selon plusieurs médias dont la BBC.
Boris Johnson et Rishi Sunak, dont la démission avait conduit à celle de son patron, ne se sont pas à ce stade lancés publiquement dans cette campagne éclair. Selon le Sunday Telegraph, ils ont parlé de « candidature commune » pour éviter aux Tories une « guerre civile ».
« Je suis prêt »
Après la démission de Liz Truss, restée seulement 44 jours au pouvoir, trois noms ont émergé : l’actuelle ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, qui a officialisé sa candidature vendredi, Rishi Sunak, qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et Boris Johnson, qui a démissionné en juillet après une succession de scandales.
James Duddridge, un allié de Boris Johnson au Parlement, avait rapporté vendredi soir un échange avec son « boss ». « Il a dit : ’Nous allons le faire, je suis prêt’ », selon ce député.
L’ex-Premier ministre a quitté le Parlement le 20 juillet en lançant « Hasta la vista, baby ! ».
À la course aux parrainages
Rishi Sunak, dont la démission du gouvernement Johnson avait été suivie d’une soixantaine d’autres, est le premier à avoir dépassé vendredi soir le seuil des 100 parrainages requis pour espérer prendre la tête du parti conservateur et donc remporter Downing Street.
Boris Johnson aurait lui aussi dépassé les 100, selon James Duddridge, mais cela n’a pas été confirmé. Et il figure toujours loin derrière dans les médias qui font le décompte. Selon le site Guido Fawkes, qui suit de près les soubresauts de la course, Rishi Sunak avait samedi après-midi 128 parrainages, devant Boris Johnson (72) et Penny Mordaunt (25).
Les candidats ont jusqu’à lundi après-midi pour obtenir ces parrainages. Les 357 députés conservateurs voteront d’abord et, s’il reste deux candidats en lice, les 170.000 adhérents du parti devront les départager par un vote sur internet d’ici le 28 octobre. En cas de candidat unique, il entrerait directement à Downing Street en début de semaine.
La partie se jouait samedi en grande partie en coulisses pour Johnson et Sunak, qui sont à couteaux tirés depuis cet été, chacun tentant d’obtenir plus de parrainages, divisant encore les Tories.
La « pire idée en 46 ans »
Rishi Sunak « est le candidat idéal », a affirmé sur Sky News Dominic Raab, ex-vice-Premier ministre, qui a mis en avant ses compétences économiques.
« Nous ne pouvons pas avoir un autre épisode (...) du feuilleton du “partygate” », en référence aux fêtes illégales à Downing Street durant le confinement anti-Covid, a-t-il également dit.
Les derniers mois du mandat de Boris Johnson ont été marqués par plusieurs scandales, dont celui du « partygate » dans lequel la police avait estimé qu’il avait enfreint la loi. Il fait toujours l’objet d’une enquête de la Commission des normes parlementaires qui pourrait, en théorie, aboutir à sa suspension du Parlement, voire son expulsion en tant que député.
L’ancien chef du parti conservateur William Hague a averti qu’un retour de Boris Johnson aboutirait à une « spirale de la mort » pour le parti. « C’est probablement la pire idée que j’ai entendue depuis 46 ans que je suis membre du parti conservateur », a-t-il lâché.
Ne « pas répéter le chaos » avec « BoJo »
Et même des proches lui tournent le dos. Pour David Frost, un important allié de Johnson pendant la campagne pour le Brexit, « il n’est tout simplement pas juste de risquer de répéter le chaos de l’année dernière ».
Le coup le plus dur vient certainement de Steve Barclay, son ancien chef de cabinet, qui a annoncé son soutien pour Rishi Sunak. « Notre pays fait face à des défis économiques importants et Rishi est le mieux placé pour y faire face », a-t-il tweeté. Même sentiment du côté de l’influent ministre du Commerce Kemi Badenoch : Rishi Sunak « serait un formidable dirigeant en temps de crise ».
Mais Boris Johnson peut toujours compter sur de solides soutiens, comme celui de son ancienne ministre de l’Intérieur Priti Patel. Le prochain Premier ministre sera le cinquième depuis 2016, quand le Royaume-Uni a voté pour quitter l’Union européenne.