Boris Johnson a menti au Parlement britannique à quatre reprises : c'est la conclusion du rapport parlementaire sur le « Partygate », les fêtes organisées dans la résidence du Premier ministre durant le Covid-19. Le rapport recommande la suspension de « BoJo » pendant trois mois – une sanction inutile, puisque ce dernier a entre-temps démissionné de son poste de député – et le refus d’un accès à vie au Parlement. Le principal concerné dénonce un « assassinat politique ».
« Il n'y a aucun précédent d'un Premier ministre reconnu coupable d'avoir délibérément induit la Chambre en erreur », et cela « à plusieurs reprises », conclut la commission. Le rapport dénonce aussi la virulente lettre de démission de Boris Johnson, aux accents de Donald Trump, comme une « attaque contre les institutions démocratiques » britanniques.
Ne siégeant plus, Boris Johnson ne risque plus grand-chose. La commission indique qu'elle aurait recommandé 90 jours de suspension s'il n'avait pas claqué la porte. Sa démission entraine une élection partielle dans sa circonscription du nord de Londres qui se tiendra le 20 juillet. Le rapport, qui doit être soumis lundi au vote des députés, demande néanmoins que lui soit retiré l'accès dont disposent les anciens Premiers ministres aux locaux du Parlement.
Dans un communiqué, Boris Johnson dénonce un « jour affreux pour la démocratie », rapporte notre correspondante à Londres, Émeline Vin. « Aucun député n’est à l’abri de la vengeance ou de l’expulsion sur la base de charges bidon », clame-t-il encore. Une sévérité partagée par ses alliés politiques. L’ancien ministre Jacob Rees-Mogg critique la subjectivité supposée de la présidente - travailliste - du comité parlementaire, ce qui minerait l’intégrité du rapport selon lui. D’autres soulignent l’inhabituelle gravité des sanctions recommandées.
Indignation
Dans l’opposition, la numéro deux du parti travailliste, Angela Rayner s’indigne des réactions du camp Johnson : « Il est incapable d’assumer ce qu’il fait, Boris Johnson est un délinquant et un menteur ».
Silence en revanche du côté du gouvernement. Les porte-paroles refusent d’indiquer si Rishi Sunak a lu le rapport, publié ce jeudi 15 juin au matin. Les députés devront voter sur le texte, et sur les sanctions recommandées ce lundi. La ministre des Relations avec le Parlement indique que le parti conservateur ne donnera pas de consigne de vote.
RFI