Emmanuel Macron insiste donc pour tenter de faire évoluer les positions des autres pays alliés à l’Ukraine afin d’éviter que l’Europe ne se retrouve à la traîne, si d’aventure un processus de négociations venait à débuter.
Emmanuel Macron ne veut pas qu’il y ait de malentendu. « Nous sommes sur une stratégie de défense absolue de l’Ukraine, de victoire de l’Ukraine », précise-t-il devant des journalistes alors qu’il revient de Jordanie où il participait à une conférence sur la stabilisation de l’Irak. Une solution négociée, « ce n’est pas la priorité, cela fait partie des choses qui viendront à terme » ajoute-t-il.
Le président français, qui appelle depuis des mois à une issue par la négociation, reconnaît que cette option n’est pour l’instant pas envisageable, précisant que « ce que les Russes demandent depuis le début, c’est la reddition, pas la paix ». Mais même si la défense de l’Ukraine est la priorité, Emmanuel Macron insiste : l’Europe et les Occidentaux, tôt ou tard, devront se mettre autour de la table pour discuter.
L'entrée de l'Ukraine dans l'Otan peu «vraisemblable»
« Moi, je n’ai pas envie que ce soient les Chinois ou les Turcs seuls qui négocient le jour d’après ». Le président français rappelle l’importance, selon lui, d’établir à l'avenir des garanties de sécurité tant pour l’Ukraine que pour la Russie et plaide pour une autonomie stratégique de l’Europe, au sein de l’Otan, mais sans pour autant dépendre de l’Otan. Car aujourd'hui, estime-t-il, « l’Europe a besoin de se protéger elle-même ».
Sur une éventuelle entrée de l’Ukraine dans l’Otan, Emmanuel Macron estime qu'elle n'est pas le « scénario le plus vraisemblable ». « L'entrée de l'Ukraine dans l'Otan serait perçue par la Russie comme quelque chose de confrontationnel. Ce n'est pas avec cette Russie-là que vous pouvez l'imaginer », a aussi déclaré le président français. Emmanuel Macron insiste sur la nécessité d'accorder des « garanties de sécurité » à l'Ukraine, mais aussi à la Russie à l'issue du conflit ukrainien, position qui lui a valu de vives critiques à Kiev et en Europe de l'Est.
RFI