Quand Pap Ndiaye se déplace à Lyon, il est attendu par des manifestants équipés de casseroles. Quand il rentre à Paris, il est accueilli à la gare par… des manifestants équipés de casseroles. Si Elisabeth Borne visite un supermarché en Eure-et-Loir, c’est sous les cris d’opposants qui scandent : « 49.3, on n’en veut pas ! » Que Rima Abdul-Malak assiste à la cérémonie de la Nuit des Molières, elle est aussitôt interpellée par deux militantes.
Depuis vendredi 14 avril et la promulgation de la loi sur la réforme des retraites, que ce soit Emmanuel Macron et les ministres, plus aucun membre de l’exécutif ne peut sortir en public sans être chahuté. Le programme de chacun est soigneusement étudié et la mobilisation des manifestants s’organise notamment sur les réseaux sociaux.
Lorsque les accès sont bloqués, comme c’est le cas lors de la visite du président de la République sur le chantier de Notre-Dame à Paris, des syndicalistes de la CGT parviennent à s’inviter en empruntant un bateau-mouche sur lequel ils déploient une banderole : « Ni 67, ni 64, la retraite : c’est 60 ans. »
Revenir au contact des Français
Face à la multiplication des « casserolades », le chef de l’Etat finit par éviter les bains de foules, comme à Vendôme où il rejoint directement un petit comité dans la maison de santé qu’il est venu visiter, évitant soigneusement les manifestants, tenus à l’écart.
Mais l’arrangement ne convient pas à celui qui souhaite revenir au contact des Français. Changement de tactique. Jeudi 27 avril, Emmanuel Macron doit se rendre dans le Doubs. Les manifestants sont bien au rendez-vous mais, pendant ce temps, le président se fait l’invité surprise sur le marché de Dole, dans le Jura.
Il y est tout de même apostrophé par un ancien représentant local des gilets jaunes, Fabrice Schlegel, qui évoque le « déficit colossal », la « dépense publique », reprochant au président d’avoir « tué la fonction hospitalière, la médecine de proximité » et de dire « beaucoup de bêtises ». « Vous nous enfumez depuis cinq ans »
L’OBS