Jusqu'à 600.000 personnes sont attendues dans les rues ce mardi 6 juin pour la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Une nouvelle journée qui peut ressembler à un baroud d'honneur, mais l'intersyndicale affirme rester soudée pour l'avenir.
Après six mois d'un mouvement social historique par son ampleur, mais qui n'aura pas réussi à faire reculer le gouvernement, les syndicats ont de nouveau lancé un appel à la mobilisation ce mardi 6 juin.
Deux jours après la parution des premiers décrets d'application de la réforme, ils veulent encore y croire. L'objectif de cette journée est d'encourager les parlementaires à voter ce jeudi la proposition de loi Liot, qui vise à abroger la réforme. Mais il est très probable que le texte, jugé anticonstitutionnel par la présidente de l'Assemblée, ne soit même pas examiné.
57% des Français soutiennent la mobilisation de ce mardi, selon un sondage Ifop pour le JDD. Mais peu de perturbations sont à prévoir. La SNCF prévoit un trafic "très légèrement" perturbé" avec 9 trains sur 10 en circulation en moyenne nationale". Trafic "normal" du côté de la RATP et un tiers des vols sont annulés au départ de Paris-Orly.
QUEL AVENIR POUR LE MOUVEMENT?
Après les manifestations du jour, l'intersyndicale ne fera aucune annonce avant la fin de la semaine prochaine. L'idée d'une 15e journée d'action n'est officiellement pas encore exclue, mais les troupes sont fatiguées et les grandes vacances approchent.
Le combat contre la réforme pourrait passer de la rue aux prétoires des tribunaux. La CGT a déjà mandaté des juristes pour attaquer les décrets d'application. La page n'est donc toujours pas tournée pour les syndicats, mais ils commencent déjà à en écrire une nouvelle, ensemble, sur les augmentations de salaire, l'égalité femmes-hommes, ou encore la lutte contre le RSA sous condition. Des groupes de travail vont se réunir, notamment un dès cette semaine sur l'assurance-chômage. "Une revendication estampillée "intersyndicale" pèse beaucoup plus", confie un participant.
Le numéro 2 d'un syndicat renchérit: "On n'est pas d'accord sur tout, mais travailler ensemble, c'est un acquis du mouvement contre la réforme, et ça change la donne pour la suite."
RMC