L'alliance russo-iranienne et américano-saoudienne : laquelle est plus forte ?
Alors que Joe Biden a été contraint de trouver un partenariat stratégique en Arabie saoudite, Poutine s'est rendu en Iran pour consolider l'alliance russo-iranienne.
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Biden vers l'Arabie saoudite
Dans sa tournée au Moyen-Orient, le président américain Joe Biden s'est rendu en Arabie saoudite vendredi 15 juillet pour rencontrer le roi saoudien et le prince héritier Mohammed ben Salmane, espérant améliorer la relation symbolique entre les deux pays.
En fait malgré sa promesse de traîter de l’Arabie saoudite en “paria” à cause de l’assassinat du journaliste et critique saoudien Jamal Khashoggi, Biden a rencontré MBS pour le convaincre d'augmenter la production pétrolière lors de la guerre en Ukraine.
Pour beaucoup d'Américains, cette visite avec le gouvernement saoudien est resté un anathème et il ne semble pas que Joe Biden a pu réussir à rapprocher ses deux grands alliés dans la région, Israël et l'Arabie saoudite, pour agir contre l'Iran.
Poutine vers l’Iran
Vladimir Poutine s’est rendu mardi à Téhéran pour un sommet trilatéral avec l’Iran et la Turquie.
Depuis l’invasion de l’Ukraine en février, le président russe ne s'est rendu à l'étranger qu'une fois. La visite à Téhéran, deuxième sortie internationale, afin de rencontrer ses homologues iranien et turc, a eu pour thème central la Syrie. Mais c’est Moscou qui a inscrit ce déplacement aussi dans une perspective économique et commerciale avec l’Iran.
Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, met en avant l’intention de porter la relation à un autre niveau de partenariat stratégique, au travers d’un traité bilatéral rédigé en janvier dernier.
En rencontrant le chef de l’Etat russe, le guide de la Révolution, Ali Khamenei, a tout autant jugé que "les Occidentaux sont totalement opposés à une Russie forte et indépendante". Le détenteur de l’autorité suprême dans le système de la République islamique a, par ailleurs, décrit l’OTAN comme "une entité dangereuse qui ne voit aucune frontière dans sa politique expansionniste", selon ses propos rapportés par l’agence iranienne Mehr.
Les Russes soutiennent alors que face à une politique euro-américaine de sanctions partie pour durer, il faut rebâtir des corridors commerciaux vers le Moyen-Orient et l’Asie. A cet égard, le développement des ports iraniens donnant sur la mer d’Arabie est présenté comme de la première importance.
Téhéran étant en passe de devenir pour Moscou un fournisseur d’armements. Samedi dernier, alors que Joe Biden se trouvait en Arabie Saoudite, la Maison-Blanche a affirmé que des responsables russes se sont rendus dans un aérodrome du centre de l’Iran pour observer deux modèles de drones militaires de fabrication iranienne.
Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, soutient que plusieurs centaines d’unités seraient livrables à l’armée russe.
Les deux pays, soumis à de fortes sanctions par les puissances occidentales, entendent consolider leur partenariat stratégique.