Céréales: Erdogan rencontrera Poutine en Russie pour tenter de ressusciter l’accord
Ce déplacement intervient alors que la Turquie plaide, depuis de nombreuses semaines, pour la reprise de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire.
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Ce déplacement intervient alors que la Turquie plaide, depuis de longues semaines, pour la reprise de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire. En visite à Moscou jeudi, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan l'a jugé jeudi « essentielle » la reprise. Moscou de son côté reste inflexible.
Le président russe Vladimir Poutine recevra lundi à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. « Les pourparlers auront lieu lundi à Sotchi à la mi-journée », a annoncé au cours d'un point presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.
Ce déplacement constituera une rare visite en Russie d'un dirigeant du G20 depuis le début de l'invasion russe en février 2022, après celle du président chinois Xi Jinping à Moscou en mars dernier. Il intervient alors que la Turquie plaide, depuis de longues semaines, pour la reprise de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire. En visite à Moscou jeudi, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan l'a jugée « essentielle », ce à quoi son homologue russe, Sergueï Lavrov, a réclamé des « garanties ».
Des céréales russes à « prix cassés »
« Nous avons réitéré notre conviction que la reprise de l'accord permettra de restaurer la stabilité », a plaidé Hakan Fidan lors d'une conférence de presse avec Sergueï Lavrov. Ce dernier a expliqué que la Russie ne se satisferait plus uniquement de « promesses » pour ses propres exportations, mais voulait des « garanties avec un résultat concret qui peut être mis en pratique dès demain ».
« Dans ce cas, la mise en œuvre de (l'accord) reprendra dans son intégralité dès demain », a-t-il insisté.
Sergueï Lavrov a accusé les Occidentaux d'« interférer » avec les exportations de produits agricoles et d'engrais de la Russie, qui est comme l'Ukraine un producteur mondial majeur. Il a indiqué avoir discuté avec son homologue turc de la possibilité de fournir des céréales russes à la Turquie à prix cassés. Ces céréales russes seraient ensuite réexpédiées vers « les pays qui en ont le plus besoin dans le monde ».
« Il y a désormais un processus basé sur une meilleure compréhension et réponse par rapport aux demandes de la Russie », a affirmé de son côté Hakan Fidan.
« Seulement des promesses »
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a lui affirmé jeudi avoir envoyé une lettre à Sergueï Lavrov avec « un ensemble de propositions concrètes » pour relancer l'accord, ce qu'il a jugé « extrêmement important ». « Nous avons pris en compte les demandes de la Russie », a-t-il promis, tout en disant souhaiter cette fois un accord « stable » qui ne risquera plus d'être suspendu.
Sergueï Lavrov a répondu qu'« il n'y a toujours pas de garanties », mais « seulement des promesses » dans cette lettre. L'Ukraine dépend désormais pour ses livraisons de routes terrestres et d'un port fluvial peu profond, ce qui limite considérablement ses volumes d'exportation de céréales.
Ce vendredi, l'Ukraine a annoncé que deux nouveaux cargos avaient quitté un port du sud de son territoire et naviguaient en mer Noire dans un couloir maritime établi par Kiev, malgré les menaces russes de représailles contre ces bateaux. « Les vraquiers Anna-Theresa (battant pavillon du Liberia) et Ocean Courtesy (Îles Marshall) ont quitté le port de Pivdennyi et empruntent le couloir », a déclaré sur X (ex-Twitter) le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov.