Un attentat à la voiture bélier a fait sept blessés à Tel-Aviv
Sept personnes ont été blessées mardi dans une rue commerçante de Tel-Aviv par "une voiture qui a attaqué un certain nombre de civils" selon la police. Cette dernière a précisé que le conducteur, qui a été "neutralisé", est sorti de son véhicule "pour poignarder des civils avec un objet tranchant".
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Un attentat à la voiture bélier a fait sept blessés mardi à Tel-Aviv, pendant que l'armée israélienne poursuivait une opération de grande envergure dans laquelle dix Palestiniens ont été tués dans la ville et le camp de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
La police israélienne a déclaré avoir reçu des informations concernant "une voiture qui a attaqué un certain nombre de civils" dans le nord de Tel-Aviv, ajoutant qu'elle avait "neutralisé l'assaillant". Selon des médecins, cinq blessés ont été évacués vers les hôpitaux tandis que la police faisait état de sept blessés.
A Jénine, les magasins sont restés fermés mardi tandis que des drones survolaient la ville, a rapporté un correspondant de l'AFP, au deuxième jour d'une opération mobilisant des centaines de soldats, la plus importante de l'armée israélienne en Cisjordanie depuis plusieurs années.
Les rues quasi désertes sont jonchées de débris et de pierres, le bitume est éventré et la chaussée est noircie autour de barricades improvisées.
L'armée a annoncé avoir "neutralisé" un puits souterrain utilisé pour stocker des explosifs à Jénine. "De plus, les soldats ont localisé et démantelé deux salles opérationnelles appartenant à des organisations terroristes de la zone", a ajouté l'armée mardi dans un communiqué.
Les forces israéliennes ont frappé "un centre d'opérations conjointes" d'un groupe armé local, la Brigade de Jénine, un dépôt d'armes, un site "d'observation et de reconnaissance" et une cache servant à des auteurs présumés d'attaques contre des cibles israéliennes, selon l'armée.
"Cent-vingt suspects palestiniens" ont été appréhendés depuis lundi tandis "qu'environ 300 terroristes armés se trouvent encore à Jénine, la plupart cachés", a indiqué l'armée.
La ville de Jénine et le camp de réfugiés adjacent, bastion de groupes armés palestiniens, ont été visés à plusieurs reprises par des opérations israéliennes.
Le nord de la Cisjordanie occupée a connu une récente vague d'attaques contre des Israéliens ainsi que des violences anti-palestiniennes de la part de colons juifs.
Selon le ministère palestinien de la Santé, dix Palestiniens ont été tués et 100 blessés, dont 20 sont dans un état grave.
"Nos forces sont entrées dans le nid de terroristes à Jénine (...), elles sont en train de détruire des centres de commandement et de s'emparer d'une quantité d'armes considérable", a déclaré lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Il s'agit d'"une guerre ouverte contre la population à Jénine", a dénoncé le ministère palestinien des Affaires étrangères.
"Pire raid depuis cinq ans"
Les combats ont provoqué l'exode lundi soir d'"environ 3.000" habitants du camp, où vivent quelque 18.000 Palestiniens, selon le gouverneur adjoint de Jénine, Kamal Abou al-Roub.
"Il y a des bombardements aériens et une invasion au sol", a raconté lundi à l'AFP Mahmoud al-Saadi, directeur du Croissant-Rouge palestinien à Jénine. Des maisons sont "bombardées" et "de la fumée s'élève de partout."
"Nous avons reçu beaucoup de blessés", notamment "par balles", a affirmé Qasem Benighader, un infirmier de 35 ans à l'hôpital de Jénine: "C'est le pire raid depuis cinq ans."
Selon un médecin à l'hôpital Ibn Sina de Jénine, des blessés sont morts faute d'avoir été pris en charge à temps.
"Certains sont morts, d'autres ont vu leur état s'aggraver", a témoigné mardi le docteur Tawfeek al-Shobaki, ajoutant que les destructions commises par les forces israéliennes autour du camp rendaient plus difficile la circulation des véhicules.
"Violation flagrante"
En juin, sept personnes avaient été tuées lors d'un raid israélien contre le camp de Jénine. Peu après, quatre Israéliens avaient été abattus par deux Palestiniens près de la colonie juive d'Eli, dans le nord de la Cisjordanie.
"Toutes les options sont sur la table pour frapper l'ennemi", a prévenu le Jihad islamique palestinien. Le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, a dénoncé une opération israélienne "brutale".
Sur le front diplomatique, la Ligue arabe a annoncé une réunion d'urgence mardi.
La Jordanie et les Emirats arabes unis, pays arabes entretenant des liens diplomatiques avec Israël, ont dénoncé l'opération.
Washington a pour sa part dit soutenir "la sécurité d'Israël et son droit à défendre sa population".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa "profonde inquiétude".
Les violences liées au conflit israélo-palestinien ont tué depuis le début de l'année au moins 186 Palestiniens, 25 Israéliens, un Ukrainien et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.