L'oncle du président syrien, Rifaat el-Assad, est visé par un avis de recherche. Ce dernier a été lancé par la Suisse il y a un an, mais n'a été rendu public que ce mercredi 16 août. La justice suisse souhaite l'entendre sur son rôle dans la répression d'un mouvement de contestation dans la ville de Hama, en 1982. Mais ce n'est pas le seul dossier judiciaire pour lequel ce responsable est recherché par plusieurs pays européens.
En 1982, Rifaat el-Assad est le chef des brigades de défense, des forces d'élite de la sécurité intérieure syrienne. Lorsqu'une insurrection islamiste contestant le pouvoir de son frère, Hafez el-Assad, éclate à Hama, dans le centre du pays, ce sont ses troupes qui sont envoyées pour reprendre le contrôle de la ville.
La répression fait entre 10 et 40 000 morts, selon les sources. Et Rifaat el-Assad est alors surnommé « le boucher de Hama ». C'est pour son rôle dans cette répression que la justice suisse le recherche.
En France, Rifaat el-Assad a déjà été condamné : quatre ans de prison pour blanchiment en bande organisée. L'oncle de l'actuel président syrien a été reconnu coupable d'avoir acquis des biens à Paris avec de l'argent public syrien. Son patrimoine, évalué à 90 millions d'euros, a été confisqué. Il est également menacé dans un autre procès pour biens mal acquis en Espagne. Ce sont là 500 propriétés qui sont dans le collimateur de la justice.
Toutes ces procédures ont peu de chances d'aboutir à une arrestation de cet ancien responsable syrien. Rafaat el-Assad a certes vécu en Europe pendant 37 ans, exilé après avoir tenté de renverser son frère. Mais à 83 ans, il a finalement eu l'autorisation de rentrer à Damas en 2021.
RFI