Guerre Israël-Hamas: la Cisjordanie connaît une flambée de violences depuis le début du conflit
L'armée enquête sur des images de militaires en train de frapper et de maltraiter des détenus, dans un contexte de tensions accrues et de violences des résidents des implantations
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Depuis le début de la guerre avec le Hamas, le 7 octobre, l'armée israélienne multiplie les raids et les incursions en Cisjordanie occupée, notamment dans les camps de Tulkarem et de Jénine, considéré comme un symbole de la résistance par les Palestiniens.
Dans la nuit du jeudi 16 novembre, l’armée israélienne a mené son quatrième raid contre le camp de Jénine depuis le début de la guerre. Les soldats israéliens ont pénétré dans le camp avec des véhicules militaires et des bulldozers, censés les protéger des engins explosifs. Le camp a également subi plusieurs bombardements.
Des affrontements ont éclaté entre les soldats et des groupes armés palestiniens.
Au matin du vendredi 17 novembre, l’armée israélienne a annoncé s’être retirée du camp après avoir tué "cinq terroristes". Le ministère palestinien de la Santé fait de son côté état de "trois morts et 15 blessés, dont quatre dans un état critique". À Jénine, le Hamas a confirmé la mort de trois de ses combattants "dans la bataille du Déluge d'al-Aqsa à Jénine".
Images tournées vendredi 17 novembre, montrant une rue de Jénine transformée en boue par les bulldozers de l’armée israélienne.
La brigade du camp de Jénine est le principal groupe de combattants dans ce camp. Ces membres sont affiliés à toutes les factions palestiniennes, dont les Brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas, et le Jihad islamique.
Jénine est l’un des plus importants bastions du nationalisme et des combattants palestiniens en Cisjordanie. Le camp subit des raids réguliers de l’armée israélienne depuis janvier 2023.
Avec Jénine, le camp de réfugiés de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, est l’une des zones les plus touchées par les violences avec l’armée israélienne. Mardi 14 novembre, elle y a mené un raid similaire, causant la mort de sept Palestiniens.
Pour Muammar Orabi, membre de B'tselem, une ONG israélienne de défense des droits humains, l’enjeu pour les autorités israéliennes n’est pas seulement de combattre les groupes armés.
A Jénine, la statue du cheval, l’un des symboles les plus importants du nationalisme palestinien, a également été détruit par l’armée israélienne le 30 octobre. Cette statue a été construite en 2003 à partir de pièces de voitures détruites par l’armée d’occupation. Sa tête est orientée vers la ville Haïfa, car les réfugiés du camp sont originaires de cette région. Ils avaient fui en 1948, lors de la Nakba [terme signifiant “catastrophe” en arabe, se référant à l’exode de 1948, NDLR].
Ces dernières semaines, des colons armés et parfois en tenue militaire, ont en outre multiplié les violences contre les Palestiniens dans différents districts de la Cisjordanie occupée. Depuis le début de la guerre le 7 octobre, 190 Palestiniens ont été tués par des colons et des militaires israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé.