La Corée du Nord tire un missile balistique en direction de la mer du Japon, selon Séoul
L’armée sud-coréenne rapporte que la Corée du Nord aurait tiré un missile balistique ce dimanche.
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Ce tir faisait suite à celui d'un autre missile de courte portée en direction de la mer du Japon. Un double lancement en moins de 24 heures vivement condamné par Séoul, Washington et Tokyo.
Insensible aux condamnations de la communauté internationale, la Corée du Nord poursuit ses exercices militaires. Entre dimanche soir et ce lundi matin, le régime de Pyongyang a procédé à deux tirs consécutifs de missiles. Deux lancements en moins de 24 heures qui s'apparentent à une réponse aux dernières mises en garde de Séoul et Washington qui, vendredi, ont averti la Corée du Nord que « toute attaque nucléaire » contre les Etats-Unis ou leurs alliés entraînerait la fin du régime de Kim Jong-un.
Le premier missile, lancé tard dimanche - jour de l'anniversaire de la mort du père de Kim Jong-un, Kim Jong-il, décédé le 17 décembre 2011 -, était un missile balistique de courte portée, selon l'armée sud-coréenne. Il a parcouru 570 kilomètres avant de plonger dans la mer du Japon, en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du pays. Washington a, dans la foulée, dénoncé « l'impact déstabilisant du programme d'armement illicite de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ».
Un missile de classe ICBM
Plus inquiétant pour les Américains, le deuxième tir, effectué ce lundi, concernait un missile balistique de longue portée potentiellement capable de frapper les Etats-Unis. L'armée sud-coréenne a affirmé que le tir avait été effectué depuis la région de Pyongyang, le missile ayant parcouru 1.000 km avant de s'abîmer en mer du Japon.
Le Japon a, lui, déclaré que son vol a duré 1h13, atteignant une altitude maximale de plus de 6.000 km, avant de tomber en dehors de la ZEE du Japon, à 250 km au nord-ouest de la petite île d'Okushiri, voisine de celle d'Hokkaido. D'après Tokyo, il s'agissait probablement d'un missile de classe ICBM. Ce type de projectile « pourrait avoir la capacité de voler plus de 15.000 km, et dans ce cas tout le territoire des Etats-Unis serait à sa portée », selon le vice-ministre parlementaire de la Défense, Shingo Miyake.
Vives condamnations
Le Japon et les Etats-Unis ont immédiatement condamné ce nouveau tir. « Ces lancements, comme les autres tirs de missiles balistiques effectués par Pyongyang cette année, constituent une violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies », a rappelé le porte-parole du département d'Etat américain, cité dans un communiqué.
« Nous condamnons fermement » ces tirs, a déclaré de son côté le Premier ministre japonais Fumio Kishida, estimant qu'ils représentaient une « menace pour la paix et la stabilité dans la région ». Séoul a aussi condamné « fermement » le lancement qui « fait peser une grave menace sur la paix et la sécurité de la péninsule coréenne et de la communauté internationale ».
« Gangsters militaires »
Revendiquant une nouvelle fois son droit à l'autodéfense, le régime nord-coréen a, de son côté, critiqué les « gangsters militaires » des Etats-Unis et de la Corée du Sud qui attisent les tensions par des exercices, des démonstrations de force et la planification d'une guerre nucléaire. « Toute tentative d'utilisation des forces armées contre la RPDC fera l'objet d'une riposte préventive et mortelle », avait prévenu dimanche un porte-parole du ministère nord-coréen de la Défense.
La Corée du Nord s'est déclarée l'année dernière puissance nucléaire « irréversible » et a indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'abandonnerait jamais son programme nucléaire, que le régime considère comme essentiel à sa survie. Pyongyang a déjà procédé cette année à quatre essais d'ICBM, dont le dernier, celui d'un Hwasong-18, remontait à juillet. Autre fait majeur : la Corée du Nord a réussi, en novembre, à placer en orbite son premier satellite espion « Malligyong-1 » , après deux échecs en mai et en août. Un satellite présenté comme un élément clé de sa stratégie de dissuasion face à son « ennemi » américain et ses alliés.