Nous avons pris la décision d'utiliser désormais l'amidon de maïs pour nos talcs pour bébé, a déclaré le fabricant.
En 2020, J&J avait déjà annoncé qu'il cesserait de vendre sa poudre pour bébé à base de talc aux États-Unis et au Canada parce que la demande avait chuté à la suite de ce que l'entreprise a qualifié de « désinformation » sur la sécurité du produit. Les plaintes alors se multipliaient. Des traces d'amiante, un agent cancérigène (provoquant un mésothéliome), avaient été trouvées dans certains échantillons de talc. En Europe également, des associations de victimes de l'amiante s'étaient inquiétées -sans succès- de la dangerosité potentielle de ces produits.
La société fait face à environ 38 000 poursuites judiciaires de la part de consommateurs et de leurs descendants, qui affirment que ses produits contenant du talc ont provoqué des cancers en raison de leur contamination par l'amiante. Le talc est un minéral naturel mais dans les gisements exploités, il peut coexister avec d'autres minéraux parmi lesquels on peut trouver de l’amiante.
J&J nie ces allégations, affirmant que des décennies de tests scientifiques et d'approbations réglementaires ont montré que son talc est sûr et exempt d'amiante. Jeudi, elle a réitéré cette déclaration en annonçant l'abandon du produit.
Sur le marché depuis 1984
Une enquête de Reuters de 2018 a cependant révélé que J&J savait depuis des décennies que l'amiante était présent dans ses talcs. Des dossiers internes de l'entreprise, des témoignages de procès et d'autres preuves ont montré que depuis au moins 1971 jusqu'au début des années 2000, des échantillons de talc brut et de poudres finies de J&J ont parfois été testés positifs pour de petites quantités d'amiante.
Vendue depuis 1894, la poudre pour bébé de Johnson était en terme de marketing au coeur de la communication de l'entreprise bien qu'elle ne représentait qu'environ 0,5 % de ses activités de santé grand public aux États-Unis lorsque la société l'a retirée des rayons.
RFI