La flambée des prix du gaz pénalise l'activité des usines européennes énergivores. Engie s’alarme cette semaine d’une forte baisse de la consommation de gaz par les industries de la sidérurgie et de la verrerie. Selon le groupe énergétique français, cela signifie que ces secteurs ont massivement réduit leur production. L'annonce d'Engie intervient la veille d’une réunion des ministres de l'Énergie de l’UE, prévue ce vendredi, où seront examinées les mesures d'urgence pour enrayer la flambée des prix du gaz.
L'utilisation de gaz des industries européennes, très consommatrices en énergie, a baissé de 30% depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon Jean-Pierre Clamadieu, président du conseil d’administration d’Engie. Face à la flambé des prix, plusieurs industriels en Europe ont réduit leur production, certains ont même décidé d’arrêter leur activité. Exemple : la production de zinc et d’aluminium a baissé de près de moitié par rapport à l’automne dernier. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, les patrons de 40 groupes industriels de métaux tirent la sonnette d’alarme sur une crise qui menace l’emploi et l’indépendance industrielle de l’Europe.
Ils s’inquiètent également d’une perte de leur compétitivité, alors que leurs concurrents dans des pays comme le Brésil, la Chine, l’Australie ou encore les États-Unis ont augmenté la production. L’Union européenne risque donc de devenir de plus en plus dépendante des importations. Cela intervient au moment où les métaux sont très demandés pour assurer la transition énergétique dans le Vieux Continent et ailleurs dans le monde. Selon l’Agence internationale de l’Énergie, la consommation mondiale de métaux devrait augmenter fortement d'ici à 2050 et dépasser les 45 millions de tonnes.
Face à cette situation, les industriels demandent l’aide de l'Union européenne pour endiguer la hausse des cours. Le plafonnement du prix du gaz au niveau européen fait partie des options sur la table des ministres de l’Énergie. Cette idée est soutenue par 15 pays membres de l’UE dont la France. Mais certains pays n'ont pas attendu Bruxelles pour aider leurs entreprises et ont déjà pris leurs propres mesures. En attendant, les géants énergétiques affichent des revenus records. TotalEnergies a annoncé ce jeudi qu’il versera à ses actionnaires un acompte sur dividende exceptionnel de 2,62 milliards d'euros.
RFI