Joe Biden a signé ce mercredi 9 mars un décret qui lance le processus de création d’un dollar numérique qui serait émis par la CBDC, la banque centrale de la monnaie digitale (Central Bank Digital Currency). Il a demandé au ministère de l'Economie de lui remettre d’ici six mois un rapport sur les avantages et les risques d’un tel projet. La Fed est également invitée à plancher sur le sujet.
Une révolution
Un billet vert numérique, s’il voit le jour, révolutionnerait la finance mondiale, sachant que le dollar est la principale devise de réserve de la planète. Et les risques ne sont pas moindres : bouleversement du système bancaire traditionnel, de la protection de la vie privée des utilisateurs, usage frauduleux, dangers pour la sécurité des États...
S’il faut être prudent, reconnait un haut responsable de la Maison Blanche, les projets de monnaie numériques plus avancés dans d’autres pays n’ont pas menacé la domination du dollar. C'est un atout, tout comme une arme, comme l'illustrent les sanctions prises contre la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine.
Plus de 100 pays réfléchiraient à lancer leurs monnaies numériques, selon la Maison Blanche, et certains les ont déjà adoptées, comme la Chine avec le e-yuan.
Pas question pour les Etats-Unis de laisser le champ libre au foisonnement des monnaies dématérialisées au sein des puissances étrangères et des sphères privées, sans y prendre part et sans y mettre de l'ordre.
Il existe plus de 17 000 monnaies virtuelles très volatiles qui échappent aux contrôles des banques. L'administration Biden entend aussi impliquer le secteur privé et ses alliés pour lancer ce dollar numérique.
Cette monnaie numérique « officielle » serait, si elle voit le jour, l’équivalent dématérialisé des pièces et des billets, qui sont en réalité des créances directes sur les banques centrales. Elle peut donc en théorie être utilisée sans passer par le truchement d’une banque, ce qui est nécessaire à l’heure actuelle pour les paiements dématérialisés.
rfi.fr/fr