Israël va lancer de nouveaux appels d’offres pour l’exploration du gaz
Sans mentionner l'invasion russe de l'Ukraine, la ministre de l'Énergie a déclaré que la crise mondiale est une opportunité pour Israël d'exporter du gaz naturel
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Pour remplacer une partie du gaz russe, l’Union européenne se tourne vers Israël. Un accord trilatéral a été signé ce mercredi qui inclut aussi l’Égypte à l’occasion de la visite au Caire de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L’accord prévoit l’augmentation des livraisons de gaz israélien vers l’Europe via l’Égypte. Face au chantage gazier de Moscou, l’état hébreu se positionne comme un fournisseur stratégique pour les pays européens.
Israël est très riche en gaz naturel avec des réserves estimées à environ 1 000 milliards de mètres cubes. Ses gisements sont tous offshore, ils ont été découverts au début des années 2010, au large de ses côtes en Méditerranée. Grâce à ses réserves, Israël est devenu, ces dix dernières années, autosuffisant pour sa consommation énergétique, mais également exportateur.
Le gaz israélien est aujourd’hui acheminé vers la Jordanie et vers l’Europe via l’Égypte. Pour pouvoir augmenter considérablement ses livraisons vers l’Union européenne, Israël à trois options.
Construire un gazoduc qui relie ses gisements au sud de l’Europe : chiffré à plus de six milliards de dollars, ce projet est jugé couteux, mais aussi compliqué, car il faut bâtir un gazoduc sous-marin long de 1 800 kilomètres.
La deuxième option est de construire un pipeline qui passe par la Turquie. L’ouvrage serait beaucoup moins couteux, mais Israël hésite malgré une amélioration récente des relations entre les deux pays.
L'option égyptienne privilégiée
La dernière alternative serait d’augmenter les livraisons vers l’Égypte, les deux pays sont déjà reliés par un gazoduc. Et l’Égypte contrairement à Israël possède deux usines de liquéfactions, elle pourrait alors acheminer par bateau le gaz israélien vers l’Europe. Cette option a pour le moment la faveur de l’Union européenne, car elle permettrait d’augmenter plus rapidement les livraisons, mais en quantités limitées. Les usines de liquéfaction égyptiennes tournent déjà à plein régime, il faut donc y investir pour augmenter les capacités de production de GNL.
Par ailleurs, les deux pays sont tombés d’accord l’an dernier sur la construction d’un nouveau gazoduc. Au vu des besoins considérables en gaz de l’Europe, cette dernière option ne sera sans doute pas la seule retenue, les deux premières étant plus que jamais d’actualité.