La patronne du FMI, Kristalina Georgieva, a mis en garde contre les effets pour l'économie mondiale de la rivalité américano-chinoise. Et elle estime que les barrières tarifaires imposées à certains produits chinois depuis 2018 par l'administration Trump sont contreproductives
Kristalina Georgieva, qui s’est exprimé samedi dans les colonnes du Washington Post, craint les effets d'une fragmentation de l'économie mondiale, chose qu’elle redoute depuis la pandémie de Covid-19.
Risque autour des barrières tarifaires
Et la rivalité américano-chinoise ne fait qu'attiser ses craintes. Selon la patronne du FMI, les risques, pour les pays émergents notamment, s'accroissent à mesure que les deux grandes puissances érigent des barrières tarifaires, ce qui « pourrait nous faire entrer dans un monde plus pauvre et moins sûr ».
La directrice générale du FMI pointe en particulier les droits de douane imposé depuis 2018 par les États-Unis aux produits chinois. 300 milliards de dollars de biens importés de Chine sont concernés. L'administration Biden n'est pas revenue sur ces barrières tarifaires décidées sous Trump.
Mise en garde contre un monde divisé
Or, pour Kristalina Georgieva, elles n'ont pas contribué à réduire le déficit budgétaire américain et provoqué au contraire une inflation induite en Amérique. « Il est important de bien réfléchir aux actions et à leurs conséquences, car une fois que le génie est sortie de la lampe, il est difficile de l'y faire rentrer », souligne-t-elle. Une économie mondiale divisée en camps opposés se contracterait de 1,5%, estime le FMI.
Cette mise en garde survient à l'avant-veille de la réunion des pays du G20 et alors que le FMI peine à aider les pays émergents confrontés au ralentissement mondial et à une hausse du chômage et de la pauvreté.