Depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine, environ 100 000 russes travaillant dans le milieu des hautes technologies ont décidé de quitter leur pays, et « se trouvent à l'étranger », a déclaré le ministre du Développement numérique, Maksout Chadaïev, le mardi 20 décembre.
Des départs très inquiétants pour le Kremlin. Il s'agit d'une fuite massive des cerveaux – informaticiens, experts en intelligence artificielle ou spécialiste des cryptomonnaies – qui pourrait créer des pénuries et affaiblir ce secteur stratégique, qui nécessite du personnel très qualifié. En plus, les sanctions économiques occidentales ajoutent d'autres difficultés, comme les problèmes de financements ou d'approvisionnement de certains composants électroniques.
Si le ministre ne mentionne pas les causes de cet exode, beaucoup d'employés de la tech ont fui leur pays après le début de la guerre en Ukraine, à la fin février. Les départs se sont ensuite renforcés avec l'annonce en septembre de la mobilisation de centaines de milliers de Russes en âge de combattre. Les employés du numérique concernés se sont principalement réfugiés en Turquie, en Géorgie ou encore en Asie centrale comme au Kirghizistan et au Kazakhstan.
Garder ses experts de la tech à tout prix
Selon le ministre du Développement numérique, une large majorité de ces employés de la tech – 80% – travailleraient toujours à distance pour des entreprises russes. Car comme il l'assure, ces métiers sont compatibles avec le télétravail.
Pour éviter d'aggraver la situation et d'entraîner des pénuries trop fortes dans le secteur des technologies, Maksout Chadaïev recommande de ne pas instaurer des « restrictions strictes » aux travailleurs du secteur, pour éviter de « les pousser à chercher du travail dans des entreprises étrangères » et les garder en Russie.
RFI