Prix des carburants proche d'un record historique : les Français se révoltent
Sur les sept derniers jours, en moyenne, le litre de gazole a bondi de 14 centimes, atteignant 2,1165 euros. Pour protester contre la hausse des prix des carburants, des Français ont mené des opérations escargot et appelé à la grève.
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Sur les sept derniers jours, en moyenne, le litre de gazole a bondi de 14 centimes, atteignant 2,1165 euros. Celui de SP95 a atteint 1,9670 euro, frôlant la barre des deux euros, quand celui de SP98 a augmenté à 2,0620 euros. Une hausse respective de trois centimes et 2,6 centimes. Ces différents carburants s'approchent donc de leur record historique, atteint il y a deux semaines.
La hausse est portée par l'augmentation des prix de la matière première et des produits pétroliers.
Après une baisse temporaire, mi-mars, le cours du Brent est de nouveau reparti à la hausse, passant, en dix jours, de 98 dollars à près de 120 dollars le baril.
De quoi peser lourdement sur les prix à la pompe. La guerre en Ukraine et la crainte d'un affaiblissement de l'offre inquiètent les opérateurs et gonflent les prix, y compris sur le diesel.
Les prix du marché européen du gazole «connaissent des progressions exceptionnelles», souligne l'IFPEN, ce lundi, ajoutant que «l'écart entre le prix du gazole et le prix du Brent a ainsi atteint des sommets (+420 $/t le 24 mars soit 30 ct€/l) largement au-dessus des seuils traditionnels». De quoi expliquer les hausses actuelles.
Opérations escargot
Pour protester contre la hausse des prix des carburants, des chauffeurs routiers, taxis, agriculteurs et pêcheurs ont mené des opérations escargot et un blocage de dépôt pétrolier, partout en France, lundi 21 mars. Ils ont jugé les aides du gouvernement insuffisantes.
Dans un communiqué, le Syndicat des entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux ont interpellé les pouvoirs publics et la population sur la hausse du prix du pétrole et ses effets sur l’activité des agriculteurs.
« Alors que la saison des travaux dans les champs va commencer, le Gasoil Non Routier (GNR) est aujourd’hui à 230 % de plus que l’année dernière », a alerté le syndicat.
Pour se faire entendre, des entreprises agricoles ont rassemblé jeudi 24 mars 2022 une soixantaine de tracteurs près du périphérique de Caen pour demander un blocage du prix du gasoil non routier (GNR).
«Aujourd'hui, on perd de l'argent quand on allume le tracteur et c'est l'assiette de tous les Français qui en pâtit» via la répercussion de la flambée des prix du pétrole sur les produits alimentaires, a déclaré Freddy Preel, délégué régional du syndicat des Entrepreneurs des territoires (EDT) en Normandie. «On demande un blocage du prix du GNR à 0,80 euro au lieu de 1,70 aujourd'hui», a-t-il ajouté.
Manifestation dans six villes de France
L’Intersyndicale nationale VTC (INV) appelle à la grève ce lundi et ce mardi, 28 et 29 mars. Les chauffeurs protestent contre la hausse des prix du carburant et demandent une «aide spécifique» de la part de l’État.
Les 38.000 chauffeurs français sont invités à participer à une "mobilisation générale" dans six villes de France : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse et Nantes. Dans la capitale, ils mèneront une manifestation à deux endroits différents, place de Nation (XIe) lundi et place Vauban (VIIe) mardi.